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Sous-Capitaine Jojo AdOC
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  • Comment devient-on opposant au système, c'est très simple, il suffit d'ouvrir les yeux. C'est juste un oxymore: "Écrire est une arme pacifique qui fonctionne correctement" On dit aussi objecteur de croissance, braves français n'ayez point peur de descend
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Sous-Capitaine Jojo AdOC
11 décembre 2023

Ce qu'il faut dire aux hommes c'est surtout la femme qui le dit

Mais si je rentre vivant de ce « job nécessaire et ingrat », il ne se posera pour moi qu’un problème : que peut-on, que faut-il dire aux hommes ? » Dernière lettre d’Antoine de Saint-Exupéry, 30 Juillet 1944

« Ce qu’il faut dire aux hommes » est dans « la dernière lettre »  de ceux qui sont partis ;

fichier pdf Ce qu-il faut dire aux hommes par E.Hasard

Enfin

« Ce qu’il faut dire aux hommes » c'est surtout la femme qui le dit

Car elle connait bien dans son corps toute  l'importance de protéger la vie;

https://alainrefalo.blog/2023/10/30/gaza-maintenant-un-plaidoyer-dogarit-younan-fondatrice-de-luniversite-pour-la-non-violence-du-liban-aunhor/

Gaza maintenant ! », un plaidoyer d’Ogarit Younan, fondatrice de l’Université pour la non-violence du Liban (AUNHOR)

 Je publie aujourd’hui un texte important d’Ogarit Younan, fondatrice de l’Université pour la non-violence et des droits humains (AUNHOR) du Liban, à Beyrouth. Ecrit le 15 octobre, il vient d’être traduit en français. Cette réflexion provenant d’une pionnière de la non-violence dans le monde arabe mérite d’être entendue. Merci de lire attentivement ce document et de le diffuser. Alain Refalo

Beyrouth, le 15 octobre 2023

Mes Chères, Chers,

Sous le poids de la douleur, et sans aucune introduction, je vous présente ces 8 points, afin d’y réfléchir ensemble.

Il ne s’agit pas d’un plan d’action, bien qu’il précise ce qui est urgent en ce moment, ni d’une stratégie innovante plus que nécessaire dans ce conflit historique, c’est plutôt un texte de réflexion, écrit dans la première semaine de la guerre d’octobre 2023.

1. Notre humanité, notre humanisme, avant tout.

Selon les mots de Bertrand Russell : « Souvenez-vous de votre humanité et oubliez le reste ». L’humanité, pas dans le sens simpliste de la pitié ou de la compassion pour les victimes ou des pleurs pour les enfants, lesquels sont un minimum… ni l’aide et les rations emballées et jetées aux déplacés et aux réfugiés… ni le travail caritatif pour se réconforter et allumer une bougie au milieu de l’obscurité… pas même le « droit international humanitaire », le plus souvent ignoré, haletant pour panser les blessures, portant en soi le nom d’« humanitaire » qui nous ramène à la logique charitable et non jusqu’à la profondeur du mot humaniste.

Notre humanité est notre moralité, notre éthique. L’éthique de l’action politique. La politique est à la fois éthique et efficacité. Plus l’efficacité s’éloigne de l’éthique, plus elle bascule dans la violence et commence à la justifier. Notre humanité est notre conscience. La conscience, « loi suprême » selon les mots de Henry David Thoreau, le pionnier du concept de la « désobéissance civile », est radicalement incompatible avec la violence. Donc, c’est la position face à la violence, à toute violence, qui est la question fondamentale de notre humanité.

Comment des gouvernements, des parlements, des médias, des institutions, des leaders, des influenceurs de toutes sortes, etc., peuvent-ils garder le respect envers les victimes d’un parti et pas de l’autre ! Comment certains d’entre eux peuvent-ils empêcher de hisser le drapeau de ce parti et manifester pour sa cause en lui imposant une amende, tout en autorisant les drapeaux de l’autre parti et ses démonstrations et en éclairant en plus des bâtiments officiels avec le drapeau d’un parti sans l’autre !? Le tableau a mis à nu l’humanité de ces personnes et institutions… Où sont les droits à la liberté d’expression, à l’égalité, à la justice, au respect de la dignité humaine, surtout dans ces pays qui ont institué les principes des droits de l’homme et les constitutions démocratiques !?

Comment chaque camp compte-t-il ses victimes et se tortille-t-il d’agonie, tout en se réjouissant des pertes de l’autre camp ? La personne humaine est-elle schizophrène à l’égard du meurtre, en souffre-t-elle, tout en s’en réjouissant !? Est-ce une expression humaine ? Notre humanité est indivisible. Ne faites pas la fête. Le principe de conscience passe avant tout, puis vient l’analyse politique, pour ne pas sacrifier le premier au profit du second. Le visage humain a échoué dans plus d’un endroit dans le monde lors de l’épreuve de la guerre de Gaza.

2. Cessez immédiatement le feu. Deux objectifs urgents, en commun.

Un cessez-le-feu immédiat, comprenant la levée du siège de Gaza – et pas seulement l’introduction de l’aide -, et en même temps le retour des otages kidnappés d’Israël et des dépouilles de ceux qui ont été tués. Deux objectifs urgents, en commun, avant qu’il ne soit trop tard.

Choisir ces objectifs et les mettre en commun, comme ‘un’, a un effet stratégique dans la logique non-violente.

Israël, les Etats Unis d’Amérique et leurs alliés veulent libérer les otages pris par Hamas et le Jihad, à tout prix, et cela dépasse en principe toute considération. Ils entreront eux-mêmes à Gaza, comme un père à la recherche de son fils, qui a droit à ce que personne d’autre n’a, mettront tout à feu et à sang comme les héros d’un film hollywoodien impitoyable, et reviendront avec les otages, et le monde justifiera leur oppression ou fermera les yeux. Nous ne sommes pas trompes bien sûr par les prétextes d’Israël et des USA, que nous connaissons bien, et que peut-être les kidnappés ne sont pas ce qui nécessiterait en premier leur entrée à Gaza, ou peut-être qu’ils n’y entreront pas pour d’autres raisons ou qu’ils organiseront même leur entrée de différentes manières.

Notre rôle est de transformer le but de retrouver les kidnappés, cette cible humaine qui, pour l’instant sert à justifier la guerre, en une cause pour l’arrêt de la guerre.

Le Hamas, le Jihad islamique et leurs alliés disent qu’ils veulent sauver Gaza et qu’il est de leur devoir de le faire en tant que résistance palestinienne, et cela passe avant toute considération, compte tenu, non pas de leurs objectifs politiques et militaires déclarés et non déclarés, mais plutôt du fait que la sagesse dicte de bloquer maintenant la voie à Israël pour atteindre dans ses objectifs de destruction et de l’empêcher de continuer à écraser des civils et à déplacer la population de Gaza ; Gaza, dont l’objectif n’est plus de briser le siège, mais plutôt de survivre.

Nous ne mettons pas en avant un objectif plutôt qu’un autre.

Pour le moment, nous ne pouvons qu’insister sur un cessez-le-feu. Arrêtez le mal. Il ne s’agit pas d’une défaite, ni de ce côté-ci ni de l’autre, mais plutôt d’une capacité à saisir l’instant présent. Un cessez-le-feu, sans aucune condition, car la vie des gens partout est plus importante que toutes les conditions.

Le moment n’est plus de lever l’étendard de la victoire et de poursuivre une escalade qui s’accompagne d’une escalade toujours plus grande, avec une violence de plus en plus grande, ni de se laisser éblouir par un spectacle militaire et des outils supérieurs et d’augmenter la vengeance… Au fond, la victoire ne peut pas être réalisée sur des monceaux de corps humains ! Louis Lecoin, le militant non-violent français avait l’habitude de dire : « S’il m’était prouvé, qu’en faisant la guerre, mon idéal avait des chances de prendre corps, je dirais quand même non à la guerre. Car on n’élabore pas une société humaine sur des monceaux de cadavres.” Si Israël le fait et construit sa société, sur des tas de cadavres, des Palestiniens en particulier et en masse, et si le Hamas et d’autres groupes de résistance armée le font, ne le faisons-nous pas nous aussi par notre silence ou notre complicité non-intentionnelle, en ne les arrêtant pas ?

3. N’oublions pas que la cause profonde est l’occupation.

L’occupation de la Palestine est le problème. La question est toujours la même : comment défendre et assurer un État complètement indépendant appelé Palestine ? C’est une question existentielle et stratégique. Il ne s’agit pas de bataille d’ici, d’affrontement de là, ni de calculs qui concernent l’Amérique, l’Iran, l’Arabie Saoudite, l’Europe… Nous voici au début de la huitième décennie de la question palestinienne, qui continue de faire bouger le monde, et il n’y a pas de solution ni de justice jusqu’à présent. Nelson Mandela le disait : « Tant que la Palestine ne sera pas libérée, notre libération en Afrique du Sud ne sera pas totale … La Palestine c’est une question de Morale politique. »

Les partisans du projet d’Israël, depuis qu’ils ont offert le ‘cadeau’ de créer cette entité, de l’implanter « au-dessus » de la Palestine, sa terre et son peuple, avec la « générosité » de soutenir son expansion, l’ont dépouillé de son statut d’occupation, et se sont empressés de le consacrer en tant qu’État au moment même de l’émergence des Nations Unies, et puis, cet Etat sans cesse été « cajolé » par l’Occident et ses alliés, y compris de nombreux pays arabes, avec un immense déni de justice. Cette entité fut imposée par la méchanceté du colonialisme et ses intérêts politiques et économiques, et aussi par la tentative d’une partie de l’Occident d’expier son péché de la persécution des Juifs, fabriquant une soi-disant solution menant à un problème dans tous les sens du mot. Quelle politique éhontée et arrogante ! En donnant une supposée justice aux Juifs, ils ont donné injustice à la Palestine, en offrant quelque chose qui ne leur appartenait pas, le ‘cadeau’ provenait du ‘sac’ des Palestiniens et à leurs frais, avec déplacements, meurtres, fragmentation, vol de droits, humiliations, arrestations et décisions biaisées… jusqu’à Gaza maintenant !

A mon avis, les peuples des pays qui ont commis cette injustice historique, notamment les forces non-violentes, ont la responsabilité de réfléchir à une transformation dans la gestion de ce conflit, en demandant des comptes aux responsables bien connus.

Le principe de l’occupation est ce sur quoi les partisans d’Israël et de son projet se sont efforcés d’effacer et d’invalider le sens d’une manière proche du déni, au point d’obliger les Palestiniens à prouver continuellement qu’il s’agit d’une occupation. Il n’y a donc pas de solution sauf en retournant à la racine du problème.

Nous ne sommes pas devant un conflit limité ou circonstanciel. Le problème aujourd’hui, daté du 7 octobre, n’est pas une brèche militaire, une invasion ou attaque au sol, un missile extrêmement ‘moderne’, un nouveau groupe de prisonniers, ou un hôpital dont les gémissements ébranlent le monde, ni même le « Hamas » ou « Gallant et Netanyahu », ni même le siège de Gaza… L’occupation est la cause fondamentale. C’est ce dont tout le monde devrait se souvenir.

Plus nous tardons et plus nous commettons d’erreurs, plus la violence reviendra continuellement et sous des formes plus violentes. C’est une question existentielle pour la Palestine, la région et le monde entier.

Quant à l’horreur de la violence aujourd’hui, il est devenu clair à quel point la violence régurgite la violence et entraîne tout le monde sous son poids, et à quel point elle impose à chaque fois un nouveau déclin de la solution et une fragmentation du problème. Ne voyons-nous pas que la solution n’a pas encore été trouvée, plus de sept décennies depuis 1948 et la perpétuation du conflit !? Ce conflit, qui a longtemps porté le titre d’« arabo-israélien », s’est abaissé à « palestino-israélien », puis «Hamas, Israël », « Hezbollah, Israël », puis « Donnons-nous quelque chose à la Palestine pour faciliter le processus de normalisation » ! Nous avons la responsabilité d’insister fort et immédiatement sur une solution intégrée et juste, qui revienne à la source première du problème : l’occupation. Et cela nécessite une idée innovante.

4. La guerre sur les civils et par les civils.

La scène est perdue entre la soif de violence, l’exploitation de la violence et l’aversion pour la violence.

Malheureusement, malgré tout ce qui s’est passé, la soif de violence et de ses investissements continue et s’accroît.

Heureusement, et peut-être en raison de l’horreur de ce qui s’est passé, l’aversion pour la violence et les attitudes à son encontre perdurent et augmentent.

De chaque côté sur le terrain de la guerre, des menaces de violences supplémentaires se profilent. Chacun s’attaque avec de plus en plus de vengeance, que l’autre n’imagine pas et qui va impressionner. Dans le même temps, l’opinion publique dans de nombreuses régions du monde s’élève contre la violence et appelle à son arrêt, même si une part du soutien à l’arrêt de la violence contre Gaza n’auraient pas eu lieu autant sans l’horreur de la violence contre les civils.

La « guerre sur les civils et par les civils », utilisée par les oppresseurs et par les opprimés, est un terme devenu connu dans l’art de la guerre, où les civils sont transformés en outils pour gagner la bataille et vaincre l’adversaire, et où les humains ne sont plus des humains, mais plutôt des ‘armes’ et des cibles dont l’adversaire s’empare, donc peu importe qu’elles soient détruites, ce sont des Choses. Comme le dit la philosophe non-violente française Simone Weil : « La violence est ce qui fait de quiconque lui est soumis, une chose. Quand la violence s’exerce jusqu’au bout, elle fait de l’homme une chose au sens le plus littéral, car elle en fait un cadavre. »

Il existe tant de partisans de la cause palestinienne à travers le monde, y compris dans les pays alignés sur Israël. Il leur reste à soutenir la lutte sans violence. « La violence croit détruire le mal, mais elle est elle-même un mal », selon les mots du philosophe français de la non-violence Jean-Marie Muller. Ce qui nous inquiète, c’est que, malheureusement, certains de ceux qui réclament justice et paix ne rejettent pas cette stratégie, même si elle est atroce, mais, de leur point de vue, c’est le prix à payer pour obtenir la justice, et une source d’appui, et parfois avec des ‘explications bénies’ pour poursuivre la violence !

5. Le résultat politique est la question.

En politique, comme dans l’art de la guerre, des moyens et des stratégies sont utilisés afin d’obtenir des résultats politiques au sujet de la question en cause ou en litige. Le résultat politique est la question et le but. Cela s’applique également à la lutte non-violente et à ses stratégies, avec une différence très fondamentale, car dans l’action non-violente, les moyens et les fins sont interconnectés comme un arbre et une graine, comme le disait Gandhi. Des objectifs nobles que nous atteignons par des moyens nobles. Alors que dans la violence et la politique machiavélique, tout est permis et la cruauté est à son paroxysme.

Les partisans d’Israël affirment qu’il a le droit de se défendre, de frapper et de détruire le Hamas, et certains continuent de le présenter comme l’EI. C’est d’ailleurs ce que souhaiteraient beaucoup ici et dans le monde, indépendamment de ce qui se passe actuellement : ils croient ou promeuvent que c’est l’issue politique de la bataille que mènent Israël, les USA, leurs alliés et leurs partisans, malgré des propagandes similaires et scandaleuses dont le sang n’est pas encore séché (l’invasion de l’Irak, Al-Qaïda, Talibans, 11 septembre, ISIS, etc.).

Les partisans du Hamas et de ses alliés, ainsi que ceux du Hezbollah, affirment qu’ils tracent une fois de plus la ligne de force entre les principaux acteurs, les USA et l’Iran, avec le soutien et la bénédiction de l’Iran, et qu’ils ont effectivement ramené la Palestine « sur la table » d’une manière sans précédent et avec victoire. La réalité est que Gaza perd chaque jour, des pertes encore plus horribles qui détermineront elles-mêmes l’issue politique. Il est vrai que la question palestinienne remplit les écrans, mais de quelle « table » parlent-ils, à quel prix et au profit de qui ? N’oublions pas que celui qui ‘cueille’ et apporte le prix l’obtient pour son propre bénéfice, et c’est là le résultat politique. Sommes-nous en faveur de ceux qui choisiront et cueilleront des deux bords !? Il faut regarder loin et en profondeur, au-delà de la scène immédiate. Nous ne faisons pas confiance aux partis de la violence. Ceux qui ont une influence armée, à Gaza, en Palestine, au Liban, et en Israël, sans compter les autres, ont dissimulé le problème par leurs violences, et se sont imposés : un Etat d’occupation, et en face un « État du Hamas » et un « État du Hezbollah », dont nous ne sommes pas sûrs des objectifs de tous ces pouvoirs violents…

Le résultat politique auquel nous aspirons se mesure en rétablissant la justice et la paix pour les peuples opprimés, et non par des gains militaires, ni par des calculs locaux, régionaux et internationaux qui sentent le « mercantilisme » au détriment des droits.

6. Deux camps violents, aux idéologies religieuses, dirigent le ring maintenant.

Comment pouvons-nous accepter l’existence d’une entité, d’un État basé sur l’occupation, l’apartheid, fondé sur une doctrine religieuse qui revendique la « supériorité de son peuple élu », Israël, et dans ses premiers cercles, il y a des milices et des organisations politico-militaires extrémistes, telles la « Haganah » et les organisations sionistes successives et similaires, même si Israël s’embellit en se définissant comme un Etat démocratique ? Comment soutenir l’existence d’une organisation politico-militaire palestinienne ayant une doctrine religieuse violente, déclarée avec fierté, comme le « Hamas » et des organisations similaires, même si elle se définit comme une résistance nationale ?

Ce sont ces deux camps qui mènent désormais la guerre d’octobre 2023, et avec eux se trouvent les deux plus grands camps, l’Amérique et l’Iran. N’avons-nous pas prêté attention au ‘flirt’, aux déclarations parallèles et à l’équilibre des tons entre l’Amérique et l’Iran ? « Ils sont dans un partenariat existentiel, dans une fécondation croisée du mal », selon les mots du penseur arabe non-violent, Walid Slaybi, dans son livre « Forces de mort. Forces de vie ».

Nous sommes confrontés à un dilemme supplémentaire, représenté par la nature politique aux sources théocratiques violentes, de ceux qui dirigent désormais l’arène maintenant, à la lumière de la montée des forces extrémistes en Israël, du contrôle des forces extrémistes palestiniennes sur la résistance en Palestine, de l’ambiguïté et la faiblesse des forces civiles nationales qui représentent le peuple palestinien d’une part et d’autre part celles et ceux qui se positionnent en faveur de la paix en Israël. C’est un obstacle en soi à toute solution de justice et de paix.

Pour notre part, nous rejetons la violence de tous les partis, nous rejetons le terrorisme de tous les partis, nous rejetons les idéologies de violence au nom de la religion ou d’autres doctrines, et nous rejetons la manipulation perverse des peuples et de leurs causes justes par des pays hégémoniques, occidentaux et non-occidentaux. Nous rejetons également et fondamentalement la militarisation des sociétés, car cela nous détruit tous.

7. Nous ne pouvons pas assimiler la violence de l’oppresseur à la violence des opprimés. Et nous ne justifions absolument aucune violence.

Comme le dit Walid Slaybi, qui a beaucoup écrit pour une résistance non-violente en Palestine :

*L’opprimé devient ‘l’égal’ de l’oppresseur dès l’instant où il utilise la violence et se laisse déchaîner. »

* »Le fait que la violence des opprimés résulte de la colère et du désespoir, face à l’oppression et à l’humiliation, est une chose que nous comprenons, sans la justifier. Mais pour que la violence soit idéologisée et devienne une politique, une approche de la pensée et de la vie menant à sa glorification, c’est une question extrêmement dangereuse. »

* »Je ne vois pas la violence atteindre un objectif juste. Pour une raison simple, non pas parce qu’elle ne peut pas vaincre dans une bataille ou une autre, mais parce qu’elle bat d’abord celui qui a la cause juste. Une noble cause exige de nobles moyens. On peut dire que le moment de la victoire militaire maximale sur l’adversaire est le moment de la défaite maximale du résistant par la violence. L’adversaire a été vaincu militairement, le résistant a été vaincu humainement, la violence a triomphé. »

* »La violence de l’oppresseur sert l’objectif de l’oppresseur. La violence des opprimés sert aussi l’oppresseur. »

* »Il est dans l’intérêt des forces de mort, des forces de violence, de militariser les luttes pacifistes. Il est dans l’intérêt des forces de vie, des forces de lutte non-violente, de démilitariser les luttes violentes. »

* »OUI À LA RESISTANCE, NON À LA VIOLENCE. »

 

8. Nous ne sommes pas voués à la violence unilatérale. La responsabilité des non-violents.

La violence existe. La non-violence existe. Nous ne sommes pas condamnés à la violence unilatérale à Gaza, en Palestine, au Liban, en Israël, et dans le monde entier. Il y a donc de l’espoir.

Nous perdons toute logique si nous décrivons chaque partie comme s’il s’agissait d’un bloc unique avec une orientation destructrice et absolue : « Tout le monde en Israël est constitué de racistes violents qui aiment l’occupation, éliminant le peuple de Palestine et déplaçant maintenant le peuple de Gaza. » « Tout le monde en Palestine est constitué de violents, extrémistes, qui rejettent la paix, aiment la militarisation et l’élimination de l’autre partie. » Les bénéficiaires de la violence tendent un tel piège, comment peut-on tomber dedans ! Ils en ont besoin, pas nous ni la cause juste.

Notre tâche prioritaire est de rassembler ces forces non-violentes, tant individuelles que collectives, ainsi que les solidaires et sympathisants dans le monde, de les soutenir, de mettre en valeur leur voix, et d’accélérer cela, afin que l’image diffusée ne reste pas que violence et comme s’il n’y avait pas d’autre solution que l’équilibre de la terreur. Lorsque ces forces non-violentes se réuniront, nous verrons l’image dans sa taille étonnante. Nous n’oublions pas que la majorité qui attend des solutions autres que par la destruction, y compris ceux qui sont actuellement sous la destruction, est favorable à une solution non-violente, et à tout le moins, n’est pas favorable à la solution violente. Imaginez que l’immense soutien, financier, politique, militaire, médiatique, humain et autre, dont bénéficient les forces de la violence, ait été accordé aux forces de la non-violence, la moitié ou le quart… L’histoire aurait changé.

Le moment est désormais crucial, à sa charnière, et non à son pessimisme. Nous n’avons pas le droit de laisser la scène à ceux qui optent pour la violence.  

La cause palestinienne continue de vaciller, voire de régresser. Ce n’est pas le peuple qui a reculé, mais plutôt les méthodes de confrontation ainsi que les modes diplomatiques qui n’ont pas donné les bons résultats jusqu’à présent. Il est temps, en effet nous avons des décennies de retard, de reconnaître que la Palestine s’est désintégrée sous nos yeux et que nous devons reconsidérer la stratégie de résistance et de la résolution de ce conflit. Le peuple palestinien est devenu, une partie à l’étranger, exilée, déplacée et réfugiée, ce qu’on appelle désormais « les dispersés », et une partie à l’intérieur assiégée dans des blocs divisés, dans des miettes qu’on ne peut pas appeler « Etat » mais plutôt « ce qui reste de la Palestine ». La Palestine occupée. C’est son nom jusqu’à présent, ce n’est pas seulement la Palestine, mais un nom et un surnom, attendant que ce surnom soit éliminé et résolu. Ce que le peuple palestinien a le droit de faire, c’est de se révolter contre l’injustice. Bien sûr, nous voulons que ce soit non-violent. Comme le disait Albert Camus : « Je me révolte, donc nous sommes. La révolte, dans son principe, se borne à refuser l’humiliation, sans la demander pour l’autre. »

A suivre…un deuxième texte portant sur des idées pour agir.

 

 

 

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Très grandeSHesselp

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