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Sous-Capitaine Jojo AdOC
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  • Comment devient-on opposant au système, c'est très simple, il suffit d'ouvrir les yeux. C'est juste un oxymore: "Écrire est une arme pacifique qui fonctionne correctement" On dit aussi objecteur de croissance, braves français n'ayez point peur de descend
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Sous-Capitaine Jojo AdOC
12 janvier 2013

99b. Le Très Grand Crime et ses soldats (2/2)

 

ChertkovwithTolstoyPetit

Le point nodal de ces crimes qui ne finiront jamais se trouve dans ce documentaire « La face cachée de Hiroshima à ...Fukushima »

remis en ligne en mars 2015 par une bonne âme: https://www.youtube.com/watch?v=s35t9OJBig8

Dans ce document vidéo des soldats d’État parlent de « ce mal nécessaire » du projet Manhattan et l'on voit encore les éloges pour les industriels qui l'ont conçu : Carbide, Dupont, Kellog et... Monsanto. L'enfant chérie des États-Unis. On voit les « études» du Colonel-Dr Stafford L. Warren puis la réalité de l'ABCC dont les archives ont été ouvertes en 1975. « L'atome pacifique » est alors l'oxymore le plus monstrueux jamais employé depuis l'origine du langage.

 « Le plan des bombes sales, des armements à gaz toxique radioactif de l'UA, des missiles et des balles sales, était contenu dans une note déclassée datée du 30 octobre 1943. Elle était adressée au général Leslie Groves, qui dirigeait le Projet Manhattan, la tentative US pour construire des bombes atomiques durant la Deuxième Guerre Mondiale.

La note de Groves indique clairement qu'en 1943, les scientifiques US recommandaient l'usage d'armes à gaz toxiques radioactifs [NDLR : en réponse à une utilisation éventuelle par les allemands...] afin de souiller l'air, l'eau, le sol, la nourriture, l'environnement et le sang des populations exposées. La contamination à long terme est permanente, puisque l'uranium-238 a une demi vie de 4,5 milliards d'années, rendant les régions souillées inhabitables pour l'éternité.[...]  Pour les populations qui doivent continuer à vivre dans les zones contaminées, les effets à long terme sont la maladie chronique et la détérioration de leur ADN. La contamination par l'UA largement répandue dans les populations a comme effet la dégradation potentielle de l'ADN des futures générations. [...]Non seulement les soldats US et alliés sont exposés et les populations civiles sont la cible d'un génocide, mais la contamination par l'UA est maintenant mondiale . En réalité, nous sommes tous des vétérans de la Guerre du Golfe. »http://www.alterinfo.net/D-Hiroshima-a-l-Irak,-61-ans-de-guerre-suicidaire-a-l-uranium,-de-genocide,-de-ligne-de-conduite-omnicide_a9275.html?print=1

(note de Groves : http://www.mindfully.org/Nucs/Groves-Memo-Manhattan30oct43a.htm)

 

HiroshimaGirl

En 1947 l'AEC, la commission américaine de l'énergie  http://fr.wikipedia.org/wiki/Commission_de_l%27%C3%A9nergie_atomique_des_%C3%89tats-Unis  devient le premier ancêtre étasunien de l'AIEA (1957) et organise et perpétue la censure et la propagande depuis le 6 Août 1945 sur «  l’innocuité » du nucléaire mais c'est la même crime contre l'humanité que l'arme chimique, bactériologique.

 - Quoi de plus normal de faire le lien avec le travail incroyable des multiples acteurs du désabrutissement médiatique issus de la société civile. La mutation par contamination radioactive est semblable à la mutation par contamination chimique et OGM.

Ce sont les mêmes firmes et organismes qui en sont les vecteurs, et l'origine est toujours la même : le soldat. Bien sûr la cupidité et la volonté de puissance sont toujours mises en avant pour tenter d'expliquer cette folie. Mais c'est bien le soldat, le problème essentiel. Sans soldat, tout cet « empire du moindre mal » s'écroule comme un château de cartes.

 Qu'on ne s'y trompe pas, ces photos récentes d'enfants de Sémipalatinsk sont les mêmes qu'à Tchernobyl, Fallouja, etc et tous les sites contaminés, qu'ils soient d'origine civil ou militaire ; il n'y a pas de frontière entre les deux. Il n'y a même pas de frontière entre les contaminations radioactives et chimiques car ces photos sont les mêmes que les enfants de l'agent orange au Vietnam ou de Bhopal en Inde etc. C'est la même barbarie, le même crime contre l'humanité. Et aucun lien n'est fait, aucun gouvernement ne lève le petit doigt.

  - Quoi de plus normal de faire le lien entre OGM chimie nucléaire quand il y a volonté de briser la recherche indépendante, toujours par les mêmes soldats.  On a déjà parlé du cas « brevetage OGM »  (http://rebellyon.info/Le-ras-le-bol-du-rat.html) (http://www.legrandsoir.info/Mexique-Monsanto-et-l-epi-de-la-mort.html)

 - Quoi de plus normal de faire le lien entre les petits d'homme et tous les autres êtres vivants.

(http://blogs.mediapart.fr/edition/nucleaire-lenjeu-en-vaut-il-la-chandelle-pour-lhumanite/article/220812/l-extinction-des

(http://www.enfants-tchernobyl-belarus.org/doku.php?id=base_documentaire:liste_par_auteur)

 

  

Retour à Fukushima depuis Hiroshima, la boucle est bouclée.

 - Quoi de plus normal de faire des contre-conférences, des contre-sommets.

 En 1996 à Vienne en Autriche, la conférence organisée par le lobby atomique AIEA a étouffé les conséquences sanitaires de Tchernobyl (dont la présidente était la physicienne Angela Merkel, aussi fille de pasteur parait-il, encore une chrétienne... http://bellaciao.org/fr/spip.php?article96904). alors que juste en face, de l'autre côté du Danube se trouvait la contre-conférence intitulée « Tribunal permanent des Peuples » qui a donné sa sentence (en italien sur http://www.internazionaleleliobasso.it/?p=80 ) et dont le déroulement a été retranscrit dans un livre du même nom. http://www.dissident-media.org/infonucleaire/solange_fernex.html   disponible sur http://libre-infos.eklablog.com/-a46203294

 Au Japon aujourd’hui , les conséquences sanitaires de Fukushima, sont étouffées toujours de la même manière sur ordre du lobby atomique, les soldats semblent toujours aussi obéissants.

En Décembre 2012, la conférence de l'AIEA, ce déni institutionnel, a aussi eu lieu en face de la contre conférence organisé elle, par la société civile ; (collectif Nuclear Free Now http://npfree.jp/english.html voir http://sayonara-nukes.org/2012/11/nfn121215/(à Koriyama puis à Tokyo)

 aieaKoriyama

Dans son rapport http://independentwho.org/fr/2013/01/09/contre-forum-japon/

Christophe Elain décrit bien la situation:

« Le vendredi 14 décembre, avec le groupe des européens venus pour ce contre-forum, nous sommes allés pour la journée dans la zone particulièrement contaminée. Le long du trajet, nous avons vu des ouvriers en train de décontaminer au karcher le toit de maisons et en divers endroits, des terrains ou champs, desquels la terre de surface a été enlevée. Contaminée, elle est entreposée dans de gros sacs. »[...]

« Ce matin là, Maria Neira, directrice du département Santé et environnement à l’OMS, a fait une présentation du rôle de l’OMS et du travail réalisé. Une présentation faite a un rythme soutenu, avec une longue liste des collaborations en place à l’OMS et des réponses apportées dès le début de la catastrophe. Bref, une OMS présente et efficace. Et bien sûr, nous avons eu droit aux inévitables problèmes psychologiques dont souffre la population, la radiophobie en particulier qu’il importe de soigner, entre autres soins (!), par une communication appropriée. Les premiers résultats préoccupants d’une étude menée par l’université médicale de la préfecture de Fukushima à propos de la thyroïde des enfants n’ont pas été évoqués ! L’étude n’a malheureusement pas dû arriver à temps à l’OMS ou elle s’est égarée malencontreusement dans les spams. Un bilan rassurant donc que confirme ensuite Mr Weiss de l’UNSCEAR. Il nous a assuré que pas un des travailleurs décédés dans l’année qui a suivie l’accident, n’était mort à cause des radiations et que celles-ci n’avaient causé aucun effet sur les travailleurs et les populations. Ouf. Il est intéressant de noter que, concernant la santé, certains problèmes ou questions n’ont pas été forcément niés mais ont tous suscité les hypocrites précautions suivantes: Les recherches n’ont pas permis jusqu’à présent de tirer de conclusions – Elles n’ont pas permis de dégager des conséquences significatives – Nous devons continuer à travailler sur ces questions .  Ils ne nient plus forcément l’évidence mais ils repoussent au maximum le moment où ils devront tirer les conclusions qui s’imposent. » 

En plus du déni du lobby « habituel » et immonde, il y a le même phénomène dérisoire d'enlever des centimètres de terre contaminées ou de lessiver les sols ou les toits, c'est la même chose qu'à Tchernobyl ou au Vietnam ou à Bhopal etc il est impossible de décontaminer une terre imprégnée et l'eau des nappes phréatiques incontrôlables, comme le mouvement des poussières dans l'air. C'est un rocher de Sisyphe radioactif saturé de dioxines et d'OGM que des générations de corps malades s'évertueront à remonter si personne ne fait rien pour limiter les dégâts en arrêtant cette « méga-machine ».

 

 Mais comment va Mr Yoshida ? Il faut sauver la conscience du soldat Yoshida

 Au sujet du nombre de victimes à Fukushima on avait eu droit à un aperçu de l'enfumage permanent (http://bellaciao.org/fr/spip.php?article126026) (http://bellaciao.org/fr/spip.php?article126039) et récemment en Janvier 2013 (http://fukushima-informations.fr/?p=5481)

 

Voir la photo de Masao Yoshida, directeur de la centrale, le 30 mai 2011.

MasaoYoshidaAvant

 

 

Novembre 2011

« Masao Yoshida, 56 ans, a dû quitter pour raison de santé le poste qu'il n'avait pas quitté depuis la catastrophe du 11 mars. Il sera remplacé dès le 1er décembre par Takashi Takahashi... Le 12 novembre, lors de la première visite du site autorisé pour la presse, il avait déclaré qu'"au cours de la première semaine, j'ai crû à plusieurs reprises que j'allais mourir"....

OFFICIELLEMENT, L'ACCIDENT NUCLÉAIRE N'A PAS FAIT DE MORTS

 L'annonce de son départ et le silence sur son état de santé rappellent qu'officiellement, il n'y a pas eu de morts directement provoquées par l'accident nucléaire de Fukushima. Deux techniciens de la centrale ont perdu la vie au moment du tsunami. Un troisième a été victime d'un arrêt cardiaque en mai. Le 30 août, un ouvrier de 46 ans est décédé d'une leucémie aigüe mais Tepco a exclu tout lien avec son activité à la centrale. Au moment du décès début octobre d'un employé d'une cinquantaine d'années, l'entreprise avait évoqué, comme pour M. Yoshida, le respect de la vie privée pour refuser de divulguer la cause de la mort.   Hors les employés de Tepco, un journaliste japonais de 24 ans qui résidait dans la préfecture de Fukushima et consommait des produits locaux a perdu la vie le 16 septembre, lui aussi à cause d'une leucémie aigüe, une maladie également diagnostiquée chez le présentateur Otsuka Norikazu, 63 ans, qui, depuis le mois de mars, "soutenait Fukushima en mangeant ses produits".

Philippe Mesmer - De notre correspondant à Tokyo » (http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/11/30/fukushima-l-hospitalisation-du-directeur-de-la-centrale-reste-inexpliquee_1611038_3244.html)

 

 Décembre 2011

« L’ex-directeur souffre d’un cancer- déc.11, 2011 in Japon

 L’ex-directeur de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, Masao Yoshida, qui a quitté ses fonctions récemment pour raison de santé, est atteint d’un cancer de l’œsophage. La maladie n’a toutefois aucun lien avec les radiations, selon la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco).

 . Yoshida avait officiellement abandonné ses fonctions le 1er décembre, après deux semaines d’absence, pour cause de maladie. Dans un premier temps, Tepco avait décidé de ne pas divulguer le mal dont il souffrait, pour cause de protection de la vie privée, tout en affirmant que sa maladie ne semblait pas liée à l’exposition aux rayonnements. [...]

Tepco a précisé que M. Yoshida avait reçu en huit mois une dose «d’environ 70 millisieverts», inférieure à la limite annuelle exceptionnelle de 100 ou 250 millisieverts autorisée pour le personnel des centrales nucléaires en cas de crise. » (http://nouvelles.cytalk.com/2011/12/lex-directeur-souffre-dun-cancer/)

 Août 2012

« Masao Yoshida, ancien Directeur de Fukushima-Daiichi brise enfin le radio-silence 

Masao Yoshida, ancien Directeur de Fukushima-Daiichi déclare : « nous avons besoin d’une aide internationale » Publié le 13 août 2012  »

http://gen4.fr/2012/08/masao-yoshida-aide-internationale.html voir sa photo

 

MasaoYoshidaAprès

 9 Janvier 2013

«  Il y a eu 3 139 séismes en 2012 au Japon. 1 868 d'entre eux étaient des répliques du séismes du 11 mars 2011. C'est environ 60%. Une réplique d'une magnitude 8 est encore possible. On en est à 9 357 répliques depuis le 11 mars 2011.  L'activité sismique est cependant à la baisse. Il y a eu 10 487 séismes en 2011. Le record est de 52 957 en 1966.  Le séisme du 11 mars 2011 s'est produit sur une faille considérée jusqu'alors comme à faible risque... »  source ACRO http://www.acro.eu.org/

 Peut-être que Mr Yoshida sera décédé au moment où ces lignes seront lus, peut-être aura-il le temps de se rappeler qu'il meurt de la contamination radioactive et de la folie des hommes qui l'a provoqué. Il doit le dire, l'écrire et le crier avant que ses anciens amis soldats ne l'étouffent. Il doit le faire pour son peuple, c'est son devoir. « Nul n'est une île » mais il y a qu'une seule île qui s'appelle Japon.  

JAPONpetitKobokumeigekizu

En dépit de la volonté du lobby d'étouffer les analyses techniques qui démontrent l’insuffisance de sécurité et les erreurs volontairement déniées, l'information circule néanmoins dans les réseaux.

Par exemple Arnie Gundersen (www.fairewinds.org)  enfonce le NRC ; http://www.youtube.com/watch?v=I7L2TuYvJ3A&feature=youtube_gdata c'est à dire la « Commission de régulation nucléaire » américaine entièrement constitué de bons soldats, comme les autres soldats français et autres de l'AIEA, qui n’hésiteront pas à laisser mourir à petit feu nucléaire le peuple japonais tout entier rien que pour protéger leurs intérêts, il ont déjà commencé il y a longtemps, c'est leur fonction. Comme il y a soixante dix ans.

 Et la police politique est à l’œuvre en direct :http://www.reporterre.net/spip.php?article3690

 Au Japon, le même scénario de catastrophe sanitaire se produit que par le passé mais plus immonde encore est l'appareil de propagande qui continu de nier les faits, et rivalise pour noyer le poisson dans des mensonges impensable qui passent en boucle dans les médias. On a vu un bel échantillon de cette propagande infecte dès les premiers jours:  http://www.youtube.com/watch?v=tAGe18uftmI (via chaîne KNA).

 

radioParis

S'ajoutant à la vieille rengaine de « radio-phobie »(1) déjà usité à Tchernobyl, voilà que l'on rajoute celle de l'obésité. Pas moins d'une dizaine de médias (2) (y compris des médias alternatifs d'ailleurs) ont repris une information de l'AFP toujours sans le moindre esprit critique.

Certes, si on reste sans activité, on aurait peut-être tendance à grossir et perdre un peu de souffle. Mais lorsque l'on prend l'information directement de la population comme on a la chance de l'avoir sur le net, on s’aperçoit :

« "Certains cherchent à grossir tandis que d'autres prennent trop de poids et deviennent obèses", dit-elle. "Les maux de tête et de fréquentes insomnies font que certains enfants manquent l'école." Ce n'est pas tellement la vue des blessures physiques dues à la radioactivité, c'est plus de voir la vie des enfants sans dessus-dessous. "Comme prévu, tous les enfants sont stressés", dit Maeshima. "Ils ont l'air très bien mais plus j'en apprends sur leur situation familiale, plus je m'inquiète pour eux". »  (https://www.facebook.com/FukushimaDiaryFR?filter=1)

  Ce dont souffrent principalement ces enfants relève des désordres provoqués par leur contamination radioactive notamment des désordres thyroïdiens déjà signalé à Tchernobyl .

Sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Thyro%C3%AFde on note: « La thyroïde est une glande endocrine cervicale régulant de nombreux systèmes hormonaux [...]Elle est fréquemment le siège de pathologies : hyperthyroïdie, hypothyroïdie, tumeur maligne ou bénigne.[...]  Pathologie endocrinienne. Les dysthyroïdies peuvent avoir des origines génétiques, être liées à des carences nutritionnelles en iode, mais aussi être induites par des toxiques (plomb, ou iode radioactif .[...]Les symptômes de l'hypothyroïdie découlent d'un ralentissement métabolique général : fatigue, difficultés de concentration, troubles de la mémoire, frilosité, myxœdème, prise de poids malgré un appétit stable voire diminué, diminution de la pilosité avec perte de cheveux ou cheveux devenant cassants, éclaircissement des sourcils, sécheresse ou épaississement cutanée, pâleur, crampes musculaires, fourmillement ou engourdissement des extrémités, inappétence, tendance à la dépression, insomnies[...] 

voir aussi http://www.asso-malades-thyroide.org/art_sc.php?page=1    ou http://enfants-tchernobyl-belarus.org/doku.php

 « Bien sûr, ces familles sont particulièrement sensibilisées. Elles ont fait suivre des examens médicaux à leurs enfants : nodule à la thyroïde, césium 134 et césium 137 dans les urines… Les parents ont évidemment en commun une forte inquiétude. Aussi, ce qui est énormément apprécié de tous, dans ce cadre privilégié, c’est de pouvoir enfin parler de ce qui les préoccupent, surtout pour les parents qui vivent près de Fukushima car là-bas il est très difficile, voir impossible, d’évoquer la catastrophe et les problèmes que posent la radioactivité.[...]  En effet, il y a déni, réaction classique dans les cas de grandes catastrophes, mais aussi le fait que les personnes qui abordent ce sujet sont considérées comme des gens qui nuisent au futur de Fukushima alors on se tait.  De plus, quand on sait la discrimination dont ont été victimes les hibakushas (survivants de la bombe atomique), et que déjà, pour les habitants de la région de Fukushima cette même discrimination a commencé, cela n’incite pas à s’exprimer. Alors, oui le soulagement est réel quand enfin on peut parler librement sans crainte d’être mal vu ou rejeté. »  http://independentwho.org/fr/2013/01/08/sejour-enfants-fukushima/

 Ainsi chaque fois qu'il y a trace d'injustice et de mensonge, des sentinelles alertent et démontent pièce par pièce l'imposture, et surtout informent réellement, toujours selon chaque sensibilité, il suffit d'aller à l'information et transmettre :  http://lesveilleursdefukushima.blogspot.fr/

 - Par exemple Fukushima Diary du 5 Janvier 2013 relève les magouilles des statistiques des hôpitaux :https://www.facebook.com/FukushimaDiaryFR?filter=1   http://fukushima-diary.com/2013/01/confusing-medical-industry-and-demographic-statistics-help-jp-gov-conceal-the-radiation-effect-on-health/

 - Un autre exemple est l'appel du Maire de la ville de Futaba à l'ONU déjà cité  http://independentwho.org/fr/2012/11/07/maire-futaba-a-geneve/

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article131336      http://bellaciao.org/fr/spip.php?article131371

 Voilà que cet homme remarquable, un des rares maires à se lever contre cette trahison, risque  de se faire censurer, c'est à dire vider si il n'y a pas assez de soutien autour de lui :

 Message du 11 janvier 2013

« Chers amis, chers journalistes alarmés,

Permettez-moi d'attirer votre attention à propos de Monsieur Idogawa, maire de la ville de Futaba où est implantée la centrale de Fukushima-Daiichi.

Aussitôt après l'accident en 2011, il a décidé d'évacuer les habitants et la mairie à 200km, dans le département de Saitama.

C'est la seule municipalité déplacée hors du département de Fukushima.

Depuis, le maire vit avec sa population dans un lycée désaffecté.

Si vous avez une idée de ce que peut être un refuge après le tsunami, vous constaterez qu'ils sont toujours dans les mêmes conditions de vie depuis bientôt 2 ans.

Alors que d'autres sinistrés réfugiés ont été relogés dans des baraques provisoires, ce lycée à Saitama est le seul refuge officiel qui existe encore au Japon à la suite des catastrophes.

 

Conscient du danger de la radioactivité, le maire Idogawa agit de tout son possible pour défendre la population.

Il est même allé jusqu'à l'ONU à Genève fin oct 2012, accompagné de Pr. Michel Fernex et du groupe Fukushima Collective Evacuation Trial.

Voici son discours, sous-titré en anglais.

http://www.youtube.com/watch?v=EqseXWOQLbE

 

Mais les conseillers municipaux ont voté une motion de censure contre le maire Idogawa.

Il risque de céder sa place aux promoteurs de l'énergie atomique et les laisser mener une politique de non-protection de la population.

Pouvez-vous en parler dans vos médias et éventuellement interviewer le maire Idogawa ?

Je vous copie en bas l'appel en anglais de notre ami Taka Honda, responsable du réseau international pour la protection des enfants de la radioactivité, membre de l'équipe d'interprètes lors de la visite du maire Idogawa à Genève :

http://www.save-children-from-radiation.org/

 

Veuillez transférer ce message à toutes les personnes susceptibles d'être sensibles à cet appel.

En espérant la réaction vive de votre part, Satoko Fujimoto » fin du message

 

  

Message du 23 janvier 2013

Le maire de Futaba très malade et très peu soutenu est contraint de démissionner, il lance un dernier message :

 

« M. Idogawa Ex-maire de Futabamachi : “J’ai démissionné parce que je ne peux pas accepter un standard de 20 mSv/an. je ne peux pas assumer une telle responsabilité pour le futur”

 

Le 23 janvier 2013, M. Idogawa, Ex-maire de Futabamachi a démissionné.

 

Dans l’interview à OurPlanet-TV, il explique qu’il démissionne parce qu’il ne pouvait pas accepter le standard de 20 mSv/an du gouvernement.

Il affirme que maintenant le gouvernement japonais définit que les habitants devraient rentrer si la dose intégrale est en-dessous de 20 mSv/an pour répondre à la demande sociale et économique. Ceci alors que c’est 1 mSv/an dans le reste du Japon, ce qui est également confirmé par les antécédents judiciaires de la Cour Suprême. Même ) Tchernobyl, quand c’est au-dessus de 5 mSv/an, la région est définie comme zone d’évacuation absolue.

Il a dit aussi qu’il ne peut pas laisser les habitants rentrer au village parce qu’il ne peut pas prendre la responsabilité de ce qui peut arriver à leur santé au cours des 25 ans qui viennent. »

http://www.ourplanet-tv.org/?q=node/1518

http://fukushima-diary.com/2013/01/idogawa-ex-futabamachi-mayor-i-resigned-because-i-cant-accept-20msvy-standard-cant-take-responsibility-for-potential-health-effect-either/

 

autre article :

« Le maire de Futabamachi : “Dans la préfecture de Fukushima c’est comme au camp d’Auschwitz, notre ADN est massacré comme si on était des cobayes”

 

Le maire de Futabamachi, M. Idogawwa, a été démis pour s’être opposé à l’accueil dans sa commune d’un lieu de stockage provisoire pour des sols contaminés issus de la décontamination. Depuis qu’il a été gravement exposé pendant le 11-3, il a de graves problèmes de santé.

Le 20 janvier 2013, il a été hospitalisé d’urgence et le 23 janvier 2013, il annonce sa démission.

 

Sur le site temporaire de la ville, il a écrit ceci :

 

(Résumé et traduit par Fukushima Diary) :

se rendre” est pour nous ne rien faire sur la situation actuelle.

Ne pas se rendre, nous ne devons pas oublier ces choses :

- Tepco et le gouvernement ont affirmé qu’aucun accident nucléaire ne pourrait arriver.

- L’accident n’a pas été provoqué par nous.

- Ils nous ont exposé à la radioactivité.

- Nous allons être forcés de nettoyer la radioactivité.

- Nous devons retourner dans notre ville à 20 mSv/an.

 

Nous avons beaucoup appris par cet accident. Nous avons appris que notre pays sous-estime les vies humaines. ···

La commune de Shirakawa de Fukushima a son musée sur le camp d’Auschwitz. Il est très connu que les nazis ont massacré les juifs avec des gaz toxiques. De façon assez ironique, dans la préfecture de Fukushima notre ADN est aussi massacré par la radioactivité. Il n’y a pas d’autre solution pour garantir note santé que de nous laisser évacuer le plus vite possible. ···

Il n’y a pas assez d’études pour prouver les standards de sécurité sur les radionucléides artificiels. S’ils disent qu’il n’y a pas d’effet sur notre santé à 20m Sv/an, ils venir devraient vivre ici avec leur propre famille pour nous prouver que c’est sans risque. ···

On nous traite comme des cobayes. C’est identique à un tyran étranger tirant des missiles sur nous. »http://www.town.futaba.fukushima.jp/message/20130123.html/

http://fukushima-diary.com/2013/01/futabamachi-mayor-like-in-auschwitz-camp-our-dna-is-massacred-in-fukushima-prefecture-just-like-guinea-pigs/#comments

 

 

-Mais de plus en plus de médecins s'engagent suivant la trace des Fernex et Bertell,

Le Dr Helen Caldicott :

http://independentwho.org/fr/2012/11/21/fukushima-caldicott/

et surtout les médecins sur place :

http://www.acsir.org/acsir.php

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article131371

 

en France http://www.asef-asso.fr/

http://amfpgn.org/site/recommandations-de-lippnw-apres-le-desastre-de-fukushima/#more-2110

 

C'est pourquoi nous luttons et c'est pourquoi il faut les aider.

 

 

« Le projet Manhattan était à l'origine destiné à contrecarrer le programme nucléaire de l'Allemagne nazie. À la suite de la défaite du IIIe Reich, plusieurs scientifiques qui travaillaient sur le projet eurent le sentiment que les États-Unis ne devaient pas être les premiers à utiliser de telles armes. Albert Einstein sera réticent face à la bombe et Leó Szilárd, qui était largement impliqué dans le développement de la bombe, dira après la guerre :

« Si les Allemands avaient largué des bombes atomiques à notre place, nous aurions qualifié de crimes de guerre les bombardements atomiques sur des villes, nous aurions condamné à mort les coupables allemands lors du procès de Nuremberg et les aurions pendus. » » (source wiki)

 

 

« Il est plus que jamais nécessaire que ces appels soient enfin entendus. Sinon, des régions entières de notre planète seront rayées de la carte, transformées en poubelles radioactives pour l’éternité, et des populations toujours plus nombreuses seront condamnées à une mort lente et atroce. A terme, la planète entière sera contaminée. » Joëlle Pénochet déjà citée http://www.internationalnews.fr/article-armes-a-l-uranium-appauvri-ou-en-est-on-64255044.html

 Ainsi, nous avons fait un petit tour de rappel non exhaustif.

 - Quoi de plus normal de faire le lien entre ce qui se passe aujourd'hui et ce qu'écrivait Tolstoï il y a plus d'un siècle. Sur la conspiration du silence, sur l'esclavage moderne, les soldats, les gouvernements ; Le Grand Crime.

legrandcrime

 Mais ce n'est plus « seulement » « le grand crime » écrit par Tolstoï,

Ce n'est plus « seulement » « le crime de Tchernobyl » écrit par Tchertkoff, qu'il raconte encore dans ce documentaire et accuse « les soldats » http://echoechanges-echoechanges.blogspot.fr/2012/12/wladimir-tchertkoff-raconte-le-crime-de.html

 

LeCrimedeT

C'est le Très Grand Crime contre le génome, en toute impunité, contre le vivant qui se dessine là depuis le 6 Août 1945 ou même depuis l'ère dite « moderne » avec ses soldats industriels comme Monsanto, Dow, puis Areva, Novartis etc, ses soldats politiciens, scientifiques, universitaires, fonctionnaires, militaires, ses soldats banquiers, actionnaires, économistes, religieux, journalistes et tous les anciens et nouveaux chiens de garde d'un système qui s’effondre, en s’évertuant à avancer malgré tout avec des œillères criminelles, et font leur maximum pour atrophier la pensée, jusqu'à l’extrême limite de leur bêtise qui est déjà incommensurable en ce nouvel an 2013.

 Quoi de plus normal que cela soit un Tchertkoff qui soit dans les premiers rangs contre Le très Grand Crime. Le crime sur le vivant, sur ceux qui ne naîtront jamais ceux qui naîtront mais ne vivront pas longtemps et ceux qui naîtront en essayant de vivre heureux avec leur handicap souvent spectaculaire dans ce monde du spectacle, malgré le malaise voir le rejet évident de la majorité de la population face à « leurs différences ». Ils devront vivre et même se montrer toute leur vie comme des gueules cassés de la guerre 14-18 pour montrer ce très Grand Crime qui est La Nausée.

 

poisonedpower

Comble de la modernité,

il suffit d'appuyer sur un bouton de téléviseur pour s'apercevoir de l'état d'avancement de l'abrutissement.

il suffit d'appuyer sur un bouton pour déclencher un très grand crime .

Nous sommes peu de choses...

 

On va peut-être nous taxer d'antiaméricanisme primaire,

pourtant c'est la même chose pour la France et l’Angleterre,

et tout l'occident fonctionne sous l'ordre des soldats,

puis le monde entier a adopté cette marche au pas,

De Wounded Knee à Gaza; (http://www.legrandsoir.info/du-lakota-a-gaza.html)

et de Hiroshima à Fukushima,

Qui peut être fier d'un tel résultat ?

 

Il est difficile d'exprimer un crime contre l'humanité qui dure et complètement impuni, pourtant si on l'exprime ou l'explique on peut mieux le combattre. Et ici même, on doit l'éradiquer à la source.

Ce n'est pas avec des millions de dollars, « des indemnités », des mesurettes techniques et scientistes etc que l'on condamne un crime contre l'humanité c'est avec des sanctions exemplaires : on éradique l'original: le soldat et son gouvernement.

 

On a remonté ici à son origine « technique » quoique qu'on sache que son origine est plus lointaine et déjà citée dans les textes anciens, certains affirment que cela parti de la chrétienté et de ses multiples déviances religieuses qui suivirent. Puis de la fable des abeilles jusqu'à la fable du libéralisme.

Une chose est sûr, c'est que même le langage est dépassé, impuissant pour exprimer l'inexprimable, le mot barbarie n'a été que trop utilisé, lui-même dépassé si l'origine vient des grecs qui le définissaient comme « tout ce qui n'est pas grec ». (Et de toute façon même Aristote s’accommodait de la condition des femmes sans droits et des esclaves). Et cetera. Alors quel mot ? Humain trop humain ? Biocide, omnicide, génocide, crime contre l'humanité, crime de guerre etc. Lequel mot utiliser ? Des mots plus simples mais affublés de superlatif ? Après le crime, le grand crime, le très grand crime, le plus grand crime etc. L'infinie connerie humaine.

 Pourtant cela a été écrit de longue date, dit et redit : Il y a des pauvres parce qu'il y a des riches, et il y a des guerres parce qu'il y a des soldats. C'est très simple. La simplicité volontaire.

 Voilà, les preuves s'amoncellent toujours. Entre tunisienne et islandaise, nous avons donc

le choix entre Kropotkine ou George ou Gandhi ou les trois à la fois ; 

- p120 «Ce n'est pas des cris et des bruyantes manifestations, ce n'est pas par des plaintes et des dénonciations, ce n'est pas en formant des partis ou en faisant des révolutions , que l'on arrive à réaliser des réformes sociales, écrit Henry George, c'est en éveillant les esprits et en faisant progresser les idées . Tant que l'esprit ne pensera pas juste, il ne pourra y avoir d'actions justes, et les actes justes suivront les pensées justes. » Léon Tolstoï (Le grand crime). 

- « Dans l'Esprit de Révolte, Kropotkine s'interroge sur le moyen de faire passer un peuple d'une situation d'indignation générale à celle d'une insurrection. En effet, même si le recul historique donne le sentiment d'un soulèvement déterminé à partir de causes évidentes (pauvreté, rejet du système politique en place...), l'élan général est déclenché par un acte solitaire et incertain. Il nomme leurs auteurs les Sentinelles perdues :

« Au milieu des plaintes, des causeries, des discussions théoriques, un acte de révolte, individuel ou collectif, se produit, résumant les aspirations dominantes. » » (source wiki) 

- « Un individu conscient, éveillé et debout est plus dangereux pour le pouvoir en place que 10.000 individus endormis et apeurés. »Gandhi.

 

Ceci est un appel aux sentinelles perdues.

 

 

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(1)

« La « radiophobie » est le terme réinventé il y a dix ans, pour tenter supprimer de la mémoire des peuples toute les anomalies ou pathologies qu’entraîne Tchernobyl. Chacun devrait faire pénétrer dans son cerveau que ces maux sont le fruit de la peur des rayonnements et du stress causé par les informations alarmantes propagées par les médias. Tous doivent s’efforcer de croire que les invalides qui coûtent si cher à l’Ukraine sont dus à la « radiophobie ». La « radiophobie » causerait le vieillissement précoce, les cancers et les leucémies, les décompensations cardiaques chez les hommes jeunes, les maladies neuropsychiques, endocriniennes, ophtalmologiques, infectieuses ou auto-immunes comme le diabète grave du petit enfant et la maladie de Hashimoto, de même que l’augmentation des malformations congénitales et de la mortalité prénatale que les médecins sur le terrain attribuent aux radionucléides artificiels du réacteur de Tchernobyl. C’est ce que tente de nous enseigner l’AIEA. »

(http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article26155#outil_sommaire_0)

 

 

 

 

(2)

- http://www.lemonde.fr/japon/article/2012/12/25/a-fukushima-davantage-d-enfants-obeses-depuis-l-accident-nucleaire_1810271_1492975.html

- http://www.leparisien.fr/international/fukushima-les-enfants-grossissent-a-cause-de-la-crainte-des-radiations-25-12-2012-2433843.php

- http://www.elle.fr/Societe/News/Les-enfants-de-Fukushima-en-proie-a-l-obesite-2278166

- http://sante.lefigaro.fr/actualite/2012/12/26/19631-fukushima-enfants-enfermes-grossissent

- http://www.lepoint.fr/monde/fukushima-prives-de-sorties-les-enfants-grossissent-26-12-2012-1606076_24.php

- http://www.moncoachingminceur.com/breves/les-enfants-de-fukushima-catastrophe-nucleaire-devenus-mesures-de-precaution-obeses-restriction-stress-121292.html

- http://lecourrier.vnagency.com.vn/lecourrier/fr-fr/details/34/societe/56987/les-enfants-de-fukushima-grossissent-par-manque-dexercice-face-a-la-peur-des-radiations.aspx

- http://www.24heures.ch/sante-environnement/sante/enfants-grossissent-manque-exercice/10232137/print.html

- http://www.rts.ch/info/sciences-tech/4533139-le-surpoids-infantile-effet-collateral-du-drame-de-fukushima.html

- http://japon.aujourdhuilemonde.com/japon-face-la-peur-des-radiations-les-enfants-de-fukushima-grossissent

- http://www.lematin.ch/sante-environnement/sante/enfants-grossissent-manque-exercice/story/10232137

- http://blogs.mediapart.fr/edition/japon-un-seisme-mondial/article/261212/lobesite-des-enfants-de-fukushima

- http://www.vivre-apres-fukushima.fr/fukushima-un-nombre-croissant-denfants-deviennent-obeses-a-cause-du-manque-dexercice-lie-a-la-crainte-de-lexposition-aux-radiations/

- http://www.carevox.fr/enfants-ados/article/fukushima-les-enfants-prennent-du

 

 

 

Encore un peu de lecture, tant qu'il y a de la place dans les serveurs et dans les cerveaux disponibles des gouvernements :

 

- « Mr Fukuoka est un savant qui se méfie de la science, de ce qui trop souvent passe pour science ; il l'utilise, ne la méprise pas. Sa méfiance vient de son sens pratique et de ce qu'il connaît. Il condamne le morcellement de la science par la spécialisation. Il souhaite poursuivre son sujet dans sa totalité et il n'oublie jamais que sa totalité comprend à la fois ce qu'il connaît et ce qu'il ne connaît pas. »[...] « Ce dont il a peur dans la science moderne appliquée est son dédain pour le mystère, sa volonté de réduire la vie à ce qui est connu et d'agir avec la prétention que ce qu'elle ne connaît pas peut être ignoré en toute sécurité. « La nature saisie par la connaissance scientifique est une nature qui a été détruite ; c'est un fantôme possédant un squelette mais pas d’âme. »[...]

p25 « C 'est un moyen didactique commun chez les philosophes orientaux d'utiliser les paradoxes, l'illogisme et la contradiction apparente pour parvenir à briser les schémas habituels de pensée. De tels passages ne sont pas nécessairement à comprendre littéralement ou figurativement, mais plutôt comme des exercices destinés à ouvrir la conscience à des perceptions hors de portée de l'intelligence. »

p48 « Le chemin que j'ai suivi, cette agriculture sauvage, qui paraît étrange à beaucoup, s'explique d'abord en réaction à l'évolution irréfléchie et constante de la science. Mais tout ce que j'ai fait en travaillant la terre ici à la campagne, c'est essayer de montrer que l'humanité ne sait rien. Parce que le monde marche dans la direction opposée avec une énergie si violente [...]

p187 « chacun séparément [phénomènes naturels] devient objet d'investigation, conduisant à d'autres questions qui se divisent sans fin dans toutes les directions. C'est le chemin de la science. »

p197 « Les autres animaux combattent mais ne font pas la guerre. Si l'on dit que faire la guerre, qui repose sur les idées de fort et faible, est un « privilège » spécial de l'humanité, la vie est alors une farce. Ne pas savoir que cette farce est une farce _ là gît la tragédie humaine. »[...]

p198 « Rien n'est plus fou que de prendre abri sous un « parapluie nucléaire » qui sera la première cible pendant la prochaine guerre. »[...] « la clef de la paix gît près de la terre. »

Masanobu Fukuoka (La révolution d'un seul brin de paille) 1975.

 

Masanobu-Fukuoka

p10 « Beaucoup s’inquiètent aujourd'hui de l'épuisement des terres arables et de la disparition de la végétation sur toute la surface du globe, mais il ne fait aucun doute que la civilisation humaine et les méthodes de culture peu judicieuses qui naissent de l'arrogance de l'homme sont en grande partie responsables de cet état de choses général. »[...] « Dès lors que l'on accepte le fait que la nature a été lésée par l'action de l'homme et son savoir, et que l'on a renoncé à ces instruments du chaos et de la destruction, la nature recouvre sa faculté de nourrir toutes les formes de la vie. » [...]  

p11 « Mais notre propos n'est pas de déterminer de manière scientifique l'origine des déserts. Même si nous le voulions, nous nous découvririons qu'aussi loin que nous remontons dans le passé à la recherche des causes, ces causes sont précédées par d'autres en une chaîne sans fin d’événements et de facteurs imbriqués qui dépasse les facultés de compréhension humaines. Supposons que l'homme soit ainsi capable d'établir qu'elle fut la première plante disparue d'une terre transformée en désert. Il n'en saurait toujours pas suffisamment pour décider s'il faut commencer par planter la première espèce qui a disparu ou la dernière qui a survécu. La raison en est simple : dans la nature, il n'y a ni cause ni effet. »[...]

p12 « Ma plus grande peur aujourd'hui est que la nature devienne le jouet de l'intelligence humaine. Il existe aussi le danger que l'homme s'évertue à protéger la nature par son savoir, sans réaliser que la nature ne peut être restaurée qu'en abandonnant notre obsession de connaître et d'agir qui nous a conduits à une impasse. Tout commence par le renoncement au savoir. »[...]

p28 « L'homme n'est qu'un niais arrogant qui, d'une manière vaine, croit tout connaître de la nature et être capable de venir à bout de tout ce à quoi il réfléchit. Aveugle à la logique et à l'ordre inhérent à la nature, il s'est égoïstement approprié celle-ci à ces propres fins et l'a détruite. Si le monde est aujourd'hui en un si triste état, c'est parce que l'homme ne s'est pas cru obligé de réfléchir aux dangers que comportent ses voies arbitraires.

La Terre est une communauté organiquement et étroitement unie de plantes, d'animaux et de micro-organismes. Lorsqu'elle est perçue par l’œil humain, elle apparaît soit comme un modèle dans lequel le fort consomme le faible, soit comme un monde de coexistence et de bénéfice mutuel. Et pourtant, existent les chaînes alimentaires et les cycles de la matière, une transformation ininterrompue sans naissance, ni mort. Ce flux de matière et les cycles de la biosphère ne peuvent être perçus que par intuition directe, et cependant notre foi inébranlable dans l'omnipotence de la science nous a conduits à analyser et étudier ces phénomènes, semant la destruction sur le monde des êtres vivants et, comme nous le voyons, le désordre dans la nature. » [...]

p30 « Aussi énergique que soient ses efforts, l'homme ne parvient jamais à régner sur la nature. Il ne peut que la servir, c'est à dire vivre en accord avec ses lois. » [...]

p37 « Je réalise d'ailleurs que les erreurs de l'agriculture moderne avaient leurs racines dans les illusions fondamentales de la philosophie occidentale qui sont à la base de l'agriculture scientifique.  Et je me rendis compte que également qu'une idéologie erronée avait égaré l'homme dans sa façon de vivre et de se procurer ce qui lui est nécessaire pour manger, se vêtir et s'abriter. »[...]

p38 « Je ne désire pas simplement exposer et attaquer l’état actuel de l'agriculture moderne, mais mettre en évidence les erreurs de la pensée orientale et entraîner au respect de la philosophie orientale de Mu. [vide] »[...] « L'agriculture biologique qui est apparue d'elle même avec le problème de la pollution, ne sert que de bouche-trou momentané et n'accorde qu'un bref sursis. Elle est essentiellement une version réchauffée de l'agriculture traditionnelle du passé, fondée sur l'énergie animale. Faisant partie, dès le début, de l'agriculture scientifique et en étant une section, elle sera toute entière absorbée et assimilée par elle. »[...]

p40 « il continue ra probablement à se laisser éblouir par ce miroir aux alouettes[...] Tout est illusion arbitraire créée par le raisonnement erroné de l'homme dans un monde de relativité. L'homme n'a rien appris, rien accompli. Il a détruit la nature avec l'illusion qu'il la contrôlait. »[...] « L'ultime espoir est que le principe philosophique, en train de s'éteindre dans les villages des campagnes comme la braise ensevelie, soit exhumé et revivifié à temps pour créer une agriculture naturelle qui unisse l'Homme et la Nature. »

p41 « Dès le moment où l'agriculteur qui travaillait main dans la main avec la nature a capitulé sous la pression de la société, devenant un sous-traitant de l'industrie pétrolière, la conduite de sa vie est passée aux mains de l'industriel et de l'homme d'affaires. »[...]

 

p309 « Lorsque je contemple maintenant les épis d'orge dorés en train de mûrir sous le soleil de mai, je me rappelle les paroles d'un jeune visiteur originaire d'une île du sud. Après avoir regardé l'orge, il s'en alla en disant. : «J'ai senti la grandiose énergie de la terre. Que dire de plus ? ». Le même jour un professeur d'université me dit : « Mieux vaut tenir la philosophie et la religion à l'écart de la science. » Si l'orge l'avait entendu, elle aurait ajouté : «Mieux vaut tenir la science à l'écart du monde de l'orge. »

Parce ce que justement la science a battu en brèche les premiers mythes religieux d'inspiration divine, elle n'a pas de quoi être fière. La science n'a pas renversé la religion véritable et n'a pas même été capable de l'expliquer. Ce que l'orge ne nous dit pas, c'est que seule la religion et la philosophie peuvent mettre en évidence et porter un jugement sur les hommes, les maux qui submergent le monde qui est le nôtre.

 

Au printemps, le daikon, le navet et les fleurs de colza s'épanouissent sous les cerisiers en fleurs. Vient la saison de la moisson de l'orge, et le doux parfum des fleurs de mandariniers que la brise répand sur le champ d'orge et emporte vers la Mer Intérieure. A cette période, ma ferme naturelle devient vraiment un jardin d'Eden. Les jeunes citadins venus à ma ferme vivent dans des cabanes rustiques dans la montagne au milieu des poules et des chèvres qui vagabondent dans le verger. Le soir venu, ils ramènent sur les levées la terre affaissée, parlent et rient d'un rire clair.

J'ai tenté de transmettre cette vision de la nature, les conversations au coin du feu de ces hommes de la nature, au cours de réunions entre agriculteurs. Mais ces efforts ne s'avèrent être rien de plus qu'un jeu inutile. Notre monde de gens toujours pressés n'avait pas le temps de prêter l'oreille au discours insensé d'un vieux paysan. » 

Masanobu Fukuoka (L'agriculture naturelle) 1985.

 

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- « Si l'idée de droit de la nature existe depuis longtemps dans les sociétés andines (et dans d'autres) c'est probablement parce que contrairement aux nôtres, ce ne sont pas des sociétés humanistes et anthropocentriques (deux faces d'une même monnaie?). Lorsque Mchoquenhunea ministre des affaires étrangères de la Bolivie et indigène aymara s'exprime au sujet de la cosmovision de son peuple, il signale que l'être humain n'en est pas le centre, qu'il n'est qu'un élément du cosmos parmi d'autre, ne possédant pas une valeur supérieure. Les êtres humains semblent,pour ces communautés, s’inscrivent dans un réseau de réciprocité avec les autres êtres animé ou pas ... et avec lesquels la communauté humaine entretient des relations que l'on pourrait qualifier en nos termes, de droits et de devoirs » [...] « En Bolivie, au contact des peuples indigènes, il m'a semblé comprendre que c'est le groupe qui est premier et non pas l'individu. Les devoirs de l'individu envers le groupe semblent primer sur ses « droit », qui découlent de l'accomplissement des devoirs envers le groupe. En somme, ce n'est pas, comme dans nos sociétés, l'individu qui doit être protégé des abus de la société (par des droits), mais bien le groupe qui doit-être protégé contre les abus « individualistes » de ses membres (par des devoirs). [...] Dans son texte intitulé en français « Leur civilisation et notre délivrance », parlant de la société indienne traditionnelle, Gandhi signale également que les droits n'existent pas en eux-mêmes, mais découlent des devoirs assumés envers la collectivité. La notion de devoirs n'est donc peut-être pas intrinsèquement seconde par rapport à celle de droits, mais elle l'est bien dans notre manière de voir les choses. Et ce point cardinal me semble déterminer des types de société très différentes , avec chacune ses avantages et ses inconvénients. » Mathieu Glayre « droit de la nature »

p10 « l'évolution de l'humanité suit celle de l'univers. Elle obéit aux lois de la thermodynamique »[...]  notion de « structures dissipatives s'auto-organisent par alternance entre l'ordre et le Chaos. » François Rodier « Où va l'humanité » La Décroissance N°88.

 

Cette reconnexion avec le vivant est fondamentale ; soit nous changeons soit nous mourrons .

Est-il nécessaire de diviniser à nouveau la nature ; Gaïa, Pachamama etc ? ou opposer matriarcat contre patriarcat et cetera ? Alors que c'est simplement nous dans la biosphère ; pas de dieux, que des hommes qui ont besoin de croire..., à un avenir.

 

 

« Inlassablement, il faudrait répéter que l'on est "vraiment libre que lorsque tous les êtres [...] qui [nous] entourent [...] sont également libres" (Bakounine), et que "tant qu'il y aura des abattoirs, il y aura des guerres" (Tolstoï). » http://nantes.indymedia.org/article/25187

 

 

 

- « Une des questions centrales concerne la façon dont les êtres humains peuvent réorganiser la société de sorte que son impacte sur de vastes étendues sur la Terre soit réduit et finalement minimisé. »[...] p62« Ces deux points de vue avancent que la société humaine a, tout au long de l'histoire, substitué des formes de hiérarchie sociale à d'autres, et a peu à peu adopté une logique d'exploitation et de destruction à l'égard du monde naturel. Ils voient une contradiction croissante entre les possibilités créées par le progrès social et le prix à payer par l'humanité et par la nature. Par conséquent, il est nécessaire de dépasser cette contradiction par la destruction du système de domination qui divise les êtres humains et les sépare de la nature. » John P.Clark (La pensée sociale d'Élisée Reclus).

 

- p79 « Pourtant, chers parent , ne perdez pas votre temps à faire des procès aux géants de l'alimentation en les traitant d'assassins. Même si vous avez sur le fond raison, vous perdrez vos procès car les experts que nommeront les tribunaux seront les mêmes spécialistes de la diététique qui siègent dans les conseils d'administration de l'industrie agroalimentaire ! Que voulez vous, la diététique quantitative correspond à un monopole absolu, une véritable dictature qui est d'autant plus puissante qu'elle passe totalement inaperçue aux yeux du grand public. La plupart des gens ne peuvent tout simplement pas imaginer que, depuis le début du 20ème siècle, leurs enfants ont été peu à peu colonisés par des industries qui sont devenues tellement prospères qu'elles contrôlent les milieux médicaux et politiques d'une manière remarquablement efficace. »[...] p83 de nombreuses études ont montré la valeur, pour vivre sans maladie jusqu'à un âge avancé, des graines germées et des jeunes pousses et l'observation des peuples où abondent les centenaires donne les mêmes résultats. Pourquoi ces études ne sont-elles pas connues du public des pays occidentaux ? Tout simplement parce que la pression publicitaire des géants de l'industrie alimentaire s'exerce en permanence sur les médias et les consommateurs pour inciter d'acheter à acheter des produits manufacturés. » [...] « notre aliment est notre médicament » (Hippocrate).[...]

 p136 cite E.Bordeaux-Székély : « Le grain de blé répond à l'un de vos soucis : il vous enseigne que tout est en mouvement, tout change et se transforme ; que la vie est le résultat de la lutte entre deux forces qui s'opposent » ». Dr Christan Tall-Schaller ( Les graines germées).

 

- « Le changement qualitatif ne peut se faire qu'en retrouvant la relation humaine vraie, sans arrière pensée, sans moralisation, en acceptant l'autre sans jugement. Cette amitié est l'attaque la plus radicale qui puisse être portée soit à une société technicienne vouée à l'efficacité soit à une société « communiste » fondée sur le conformisme et la délation » (Ellul « A temps et à contre temps »). [...] 3ème leçon d'Ellul : se lancer dans la bagarre. Car une éthique de non puissance et de liberté est forcément « créatrice de tensions et de conflits », lesquels ont justement tendance à être aboli par la technique, qui présente leur disparition comme un bienfait. Nous vivons dans une société riche en faux débats mais de moins en moins conflictuelle. Or note Ellul « On sait que les groupes humains dans lesquels les tensions et les conflits disparaissent sont des groupes qui se sclérosent, perdent leur faculté de changer et de résister aux agressions, ainsi que celle d'évoluer » (« Recherche pour une éthique... ») Il ne s'agit donc pas de multiplier pour le plaisir des combats tendant à la destruction pure et simple du groupe, mais de produire « des tensions calculées dans les groupes humains pour que ceux-ci ne puissent pas se fermer, se clore, s'achever (toute société achevée est morte) mais retrouve une aptitude à évoluer par eux-mêmes et sans référer l'évolution à la technique »[...] « penser global, agir local », dans de bons combats[...] « Une bonne vie, c'est un bon combat avec de bons compagnons »[...] Ellul a montré en quoi les vrais enjeux échappent à l'homme politique, et pourquoi la conquête de l'appareil d’État n'est qu'un leurre. »[...] « On ne peut pas créer une société juste avec des moyens injustes. On ne peut pas créer une société libre avec des moyens d'esclaves. »[...] Dernière leçon agir en sentinelle . Se battre pour que soient établie des limites : « La fixation de limites est toujours constitutive de la société comme de la culture. L'illimité est la négation de l'humain comme de la culture ». Et les limites ne sont en rien contraires à la liberté : « C'est quand l'homme a appris à être libre qu'il est capable de se limiter ». Bien avant que soit posé le principe de précaution, il affirmait : « Chaque fois que le scientifique et le technicien sont incapables de déterminer avec la plus grande précision et certitude les effets globaux et à longue échéance d'une certaine technique possible, il faut immanquablement refuser d'engager le processus de cette technique » (Jacques Ellul Recherche pour une éthique... Repris dans Silence N°410 p38 )

 

 

 

- « Pourquoi vivons-nous dans un monde absurde ? Parce que la question du sens ne peut pas être posé par la science. Les dimensions morale, intellectuelle, politique et culturelle lui échappent complètement. On le voit avec les OGM par exemple.»[...] « Alors comment sortir de la technocratie ? Il faudrait que celle-ci soit considérée comme une véritable réflexion politique. Or cela a toujours été soigneusement été évité. La question du contrôle démocratique de la technocratie n'est jamais posé.»[...] «Les ministres ne connaissent généralement rien au domaines qu'on leur confie...cela les rend entièrement dépendants du savoir des technocrates. L'illusion politique dont parlait Ellul est ici parfaitement illustrée. »[...] « l'oligarchie se trouve donc dans le désarroi aujourd'hui. Elle ne sait pas quoi faire car elle n'a rien anticipé. Elle se cantonne à des réponses de court terme, à de la communication. Mais elle est incapable de faire face aux vraies questions. C'est peut-être une opportunité. N'oublions pas que les initiatives inventives et innovantes ne viennent pas du corps politique mais des mouvements sociaux et associatifs »

Simon Charbonneau « comment repousser la technocratie verte ? »(La décroissance N°92)

[...] «Depuis le début des années 80, il y a de 150000 à 380000 nouveau cas de cancer par an.»[...] «Aujourd'hui encore, la collusion entre l'Etat et les industriels rend difficile la condamnation.»[...] «La reconnaissance que j'appelle de mes vœux serait de voir la justice française condamner les crimes industriels à la mesure de leur conséquences pour qu'enfin la prévention devienne réalité ». Annie Thébaud-Mony (Ibid- La Décroissance N°92)

 

 

 

 

 

 

 

- "Elinor Ostrom s'est, au contraire, efforcée de montrer que, depuis longtemps et presque partout dans le monde, des collectivités ont pu et peuvent encore gérer - de manière économiquement optimale - des biens communs, à travers la création d'« arrangements institutionnels ». À côté de la gestion par des droits de propriété individuels ou par l'État, il peut ainsi exister un troisième cadre institutionnel efficace dans lesquels des communautés gèrent collectivement des biens communs. Elle a ainsi montré que ces arrangements institutionnels avaient permis la gestion collective de nombreux écosystèmes sans conduire à leur effondrement."https://fr.wikipedia.org/wiki/Elinor_Ostrom

 

 

- p84 « L'individu physique peut alors connaître la peur de la mort , et le fidèle appréhender le châtiment, l'esprit ignore le vertige du néant. Dans la mesure où la société paysanne participe encore de l'ordre primitif, elle n'éprouve ni angoisse ni désarroi devant la mort.

 

Pour l'Orient traditionnel celle-ci est la délivrance qui met fin à la nausée de l'éternel retour; le nirvana sauve l'homme de la survie: promesse inconcevable pour nous [(Christ vie éternelle etc)]. Aussi ne faut-il pas s'étonner que le Japon ait pu recruter des unités entières de volontaires de la mort; en eux Nippon vivait plus que l'individu japonais. Ni l'Allemagne d'Hitler, ni même l'URSS, à plus forte raison la France ou les USA n'ont pu compter sur des escadrilles de kamikazes. Et s'il y eu malgré tout quelques aviateurs pour s'écraser volontairement sur l'objectif, c'est parce que l'individu des sociétés libérales l'est moins qu'il ne semble."[...]

p85« La difficulté de mourir est à la mesure de la conscience de soi ; la plupart ne se la donnent que parce qu'ils ont renoncé à leur condition individuelle »[...]  « Le suicide progresse, paradoxalement semble-t-il, avec la gravité de la mort. Ayant tout ramené à soi-même, l'individu n'a plus rien d'autre à espérer. Si par hasard son existence individuelle ne répond pas à son exigence _et désormais il lui demande tout _ il ne lui reste plus que le néant c'est-à-dire la mort : Elle était pour lui l'Amour, la Vérité faite chair, mais Elle ne l'aimait pas, alors il s'est tué. Tandis que l'ordre d'hier s'écroulait en émancipant l'individu, celui de demain se constituait en le niant.

Plus il devenait seul, plus il se sentait absurde, et plus les suicides se multipliaient : les derniers coups de revolver retentissent quand se ferment les portes du silence totalitaire. Le suicide, tant sur le plan individuel que social, est à la fois le signe de la présence et de la fin de l'individu, l'acte limite de celui qui se sent à la fois exclu de l'univers et incapable d'accepter cette exclusion. Chaque homme est libre...de se tuer _ Les statistiques des sociétés libérales en témoignent. »[...] 

« La société libérale la fuit à chaque instant dans chacun de ses membres, mais elle ne peut nier la mort qu'en niant l'individu : en sacrifiant chaque homme de chair à l'Homme qui ne meurt pas, à l 'Espèce, ou mieux encore car l'espèce est périssable, à la matière éternelle. Mais si l'homme ne meurt pas, on ne peu pas le tuer ; si la mort n'est rien, assassiner n'est pas grand chose : le respect de la vie humaine est fonction de la gravité reconnue à la mort. Supprimer un homme n'est qu’effacer une apparence pour assurer la seule vie qui existe : le devenir collectif ; et chaque meurtre en consacrant son existence, nous assure que nous ne mourrons point. »[...] 

« ainsi la peur de mourir conduit au meurtre, et le refus de la mort n'empêche pas le siècle de la philanthropie de s'acheminer vers les guerres les plus sanglantes que l'humanité ait connues. »

 

p89 « Le refoulement de la mort est encore plus fondamental que celui du sexe ; et dans ce cas aussi la négation de la réalité nourrit un monde de névroses individuelles et collectives. Ainsi quand elle ne détruit pas notre corps, la mort détruit notre esprit. »[...] 

p90 « Tandis que se perdre dans le métier ou dans l’État comble le désir individuel par excellence : échapper à soi-même pour échapper à la mort. L'individu se sauve dans une pseudo-éternité de nature sociale : ainsi les « Immortels » de l'académie française... » [...] 

« Mais le siècle de la liberté portait en lui à son insu, la puissance qui devait le détruire en même temps que ses contradictions : le culte du fait matériel, de l'utile. »[...] 

« L'obsession politique de ce temps, le culte d'un pouvoir qui résume en lui toutes les forces matérielles : l’État totalitaire, est un sous-produit de notre refus de la mort. La passion de l'argent des entreprises économiques qui se justifient par le service matériel de l'humanité sert en réalité un désir de puissance qui traduit notre impuissance devant la mort. »[...] 

p94 « La conscience de la mort féconde la vie, en situant le réel face au vrai. Qui l'accepte dépasse toujours sa subjectivité, et qui rejette une aussi grande évidence est prêt à bien d'autres mensonges.»[...] 

p98« Que nous le voulions ou non, tout homme même le plus médiocre, même le plus préservé, vit un destin inouï, et non cette comédie bourgeoise qu'un décor chaque jour rapiécé protège du vide et du ciel. Ceci, c'est le bon sens le plus élémentaire qui nous l'enseigne. » [...] 

 

p105 « Comment faire de la liberté le principe de la vie sociale ? »[...] « Nous tenons notre liberté pour naturelle et rationnelle, quand tout homme libre s'étonne d'en être un et sait qu'au fond du cœur il souhaite être débarrassé de ce fardeau. La liberté n'apporte pas la paix mais l'épée, non la certitude mais l'inquiétude, non l'accord avec soi-même et autrui mais le débat et la lutte. Elle mène exactement par le doute à la bataille, alors qu'en la niant nous obtenons la paix avec les hommes et l'univers par celle du cœur. Qui hésiterait ? La liberté n'est pas à la taille de l'imagination, de la volonté ou de l'amour d'un homme, il faudrait sans doute être un dieu pour être pleinement libre en soutenant l'épreuve jusqu'au bout.

La liberté est un drame dont l'agent est la contradiction et le conflit, la conclusion finale la mort et la folie : il est normal que l'acteur ne soit pas à la hauteur de son rôle. Et pourtant il faut bien qu'un homme le joue, car il n'y a pas de plus grand, ni de plus lourd de sens. » [...] 

 

« Tout individu honnête sait bien que sa pente est de ne pas penser pour ne pas agir » [...] 

p123« pour nous défendre du vide cosmique, nous bâtissons des murs qui enferment un microcosme où la loi humaine se substitue à celle de la jungle. Sur l'enfer de nos instincts, notre volonté, et surtout le Droit édifient la scène lumineuse nécessaire à notre vie. Mais plutôt qu'ils ne les suppriment, ils les refoulent et les dissimulent : du violent ils font le perfide et de la brute l'hypocrite. La société n'introduit un minimum d'ordre dans le chaos qu'au nom d'un idéal moral ou politique qui a pour fonction de camoufler le mal autant que de l'abolir. Parce qu'il est trop évident que la condition humaine est dominée par l'argent, le sexe et la mort, toute société se fonde officiellement sur un homme moral qui n'aurait pas plus de portefeuille que de couilles, et qui naturellement ne meurt pas. » [...] 

p124 « Le fragile décor de la civilisation recouvre l'enfer de la force ; et impossible de savoir si c'est pour sauver l'homme de la force ou la force de la révolte de l'esprit humain. Quand l'ordre social s’effondre comme en juin 40, le masque est arraché ; et nous assistons stupéfaits à la révélation de ce que peut être l'individu moyen quand il n'est plus tenu à défaut d'une foi personnelle, par un cadre social ; une brute prête à s'avilir ou à tuer plus faible que soi pour un verre d'eau. Mais dès que nous le pouvons, nous nous hâtons d'oublier ce mauvais rêve. Et l'On nous y aide ; ce n'est pas pour rien que le temps de guerre est celui des héros, et que la France de la débâcle devînt celle de la Résistance. La civilisation et la morale c'est la contrainte intériorisée en hypocrisie ; et quand Dionysos se révèle, c'est barbouillé de merde et de sang . On ne sort pas du cercle, n'en déplaise aux moralistes ou aux immoralistes. Mais à tout instant quelqu'un peu le rompre. 

Même en temps normal, pas besoin de creuser très profond pour découvrir que les rapports humains sont des rapports de force, d'ailleurs aussitôt mués en rapport d'autorité. Là où l'obstacle est trop lourd le courant se détourne ; là où une pression s'exerce nous cédons, là où elle cède nous avançons.»[...] 

p125 « Encore plus que les rapports entre individus, ceux du groupe sont de l'ordre de la guerre_ même camouflée sous les fleurs de la politesse ou de la diplomatie. Quand une classe est vraiment dominante, elle ne s'interroge pas sur ses droits et en use jusqu'au bout. Mais si l'évolution ébranle sa domination, elle sera prise de scrupules et découvrira la Justice en même temps que sa faiblesse. » [...] 

« Aussi la politique comme l'économie, quand elle se veut humaine, est-elle seulement l'art du moindre mal : on sacrifie quelques soldats pour sauver un régiment.

Et le choix politique est en général douteux, car dans bien des cas il immole des richesses et des personnes existantes à un intérêt forcément abstrait dans la mesure où il est général et futur. Le domaine de tout gouvernement est celui de la réalité _ du mal : un Himalaya de cadavres est là pour nous en avertir. Mais comme il faut bien mettre un peu d'ordre dans le désordre, il ne s'agit pas de fuir avec la politique le constat de ce mal inévitable, seulement de le reconnaître afin d'en limiter les dégâts. Il n'y a pas d'autre moyen de maintenir la politique ou l'économie à hauteur d'homme, à mi-chemin de la meilleure des théories et de la pire des pratiques.

Dans notre effort même pour vaincre le mal et la mort nous ne saurions leur échapper. Car si l'esprit est d'en haut, le corps ne peut subsister sur terre qu'avec la participation des puissances d'en bas. Si la force est évidemment suspecte, il n'est cependant de bien que réalisé _ donc par l'empli d'une force plus ou moins dominée. En ce sens le glaive matériel est celui de l'esprit, et il nous faut chercher notre chemin entre un mépris idéaliste du pouvoir et un réalisme qui l'adore pour lui-même. En outre comme le bien n'est pas simplement de l'ordre de la nature, l'action humaine ne peut incarner l'un dans l'autre qu'en usant de violence : sa mesure est toujours celle de spirituel. L'homme est ainsi pris dans le dilemme d'un esprit de paix qui est capitulation devant l'état de fait ou d'une violence révolutionnaire, policière ou militaire, perpétuellement tentée d'identifier la Justice à son glaive. C'est le drame des révolutions politiques ou religieuses, qui, engendrées par la passion du Bien, dégénèrent en exercice sadique et sanglant du pouvoir sur la nature et les hommes. Ici bas le meilleur est inextricablement lié au pire. Qui l'oublie déchaîne l'enfer en voulant construire un paradis. Le progrès des sociétés n'y change pas grand chose, elles troquent seulement les vertus et les vices de la jeunesse pour ceux de la vieillesse. L'histoire des peuples comme celle des individus est prise entre deux écueils qu'il est difficile d'éviter. » [...] 

« Puis quand les nations se civilisent ou plutôt quand leurs forces déclinent, elles réussissent à enchaîner leurs vieux démons mais en éliminant du même coup les dieux et la nature.

D'où chez les individus les plus forts, la nostalgie d'un passé où la vie n'avait pas perdu son sel, l'espérance d'une fête libératrice qui briserait les cadres d'une société trop rationalisée et moralisée. Ainsi révolutions et guerres font un jour éclater la mince enveloppe qui contient les fureurs primitives, nous replongeant un instant dans un univers en fusion où s'affrontent les puissances sacrées. Mais les horreurs du délire guerrier n'aboutissent qu'à revaloriser la paix et la morale. Comment l'homme réunirait-il en lui Dionysos et Athéna ?

Le mal est le fond même de la vie social aussi toutes les sociétés s’efforcent-elles de le nier. Jusqu'ici, elles le faisaient en l'opposant au Bien comme le noir au blanc. L’Église ou l’État réalisant la vertu, le vice était projeté dans un Adversaire parfaitement affreux : ainsi Satan, dont nous retrouvons les traits épouvantables dans le juif, le bolcheviste ou le capitaliste. Mais l'exorcisme religieux ou idéologique ne suffit plus dans une société où la science succède à Dieu et à la Morale, elle se doit de nier le mal en soi en proclamant que cette catégorie n'a plus de sens du point de vu de la science. Mais s'il n'y a plus de mal, y-a-t-il encore un bien ? En niant qu'il y ait un bien et un mal, sommes-nous au-delà ou en-deçà ? »[...] 

p127 « Ainsi partout et jusque dans l'homme la conscience et la raison ne trouvent tout d'abord que la nécessité _ du mal. A s'en tenir là le choix de la liberté est folie : acte de foi, pari.

Pourquoi quelqu'un le fait-il ? Parce qu'il ne peut autrement : parce que sans liberté, vivre est impensable. Elle n'est pas dans les objets [...] bien mieux elle est dans le sujet. Elle n'est pas dans les choses parce qu'elle est un pur impératif spirituel : c'est son immatérialité qui l'enracine dans l'esprit personnel.[...] L'homme n'est pas libre ; il le devient. »

p129 « Dans ces structures physiques ou sociales nous ne pouvons rien, mais contre elles, nous pouvons tout par le moyen d'une imagination et d'une action révolutionnaire. Ainsi la conscience de la détermination est l'acte originel et décisif. L'esclave qui prend conscience de ses fers les a aux trois-quarts rompus ; déjà il sonde les murs de sa prison pour trouver la fissure. Mais s'il désespère, ou pire, s'il se croit libre... Et il en est de même du mal. C'est quand on se refuse à le reconnaître qu'il se déchaîne. Il nous est aussi dur d'en prendre conscience et de le dire qu'il nous est naturel de le refouler et de le taire ; notre penchant serait de l'identifier à son expression. Alors que celle-ci libère ; qui le refoule le porte désormais en lui. »

p133 « Pas plus qu'il n'est nécessité ou liberté l'homme n'est nature ou liberté, mais nature et liberté. » [...] 

« L'homme est fils de la terre, nous sommes en train de le réapprendre aujourd'hui que nos moyens sont devenus si puissants qu'ils menacent de la détruire, donc nous sommes avec elle. »[...] 

p140 « Au moment où nos moyens nous donnent l'illusion de pouvoir rompre avec la nature, sa passion nous rappelle que l'homme participe d'elle et qu'il se détruira s'il la détruit. Mais ce n'est pas en reniant sa liberté, en retournant à la jungle originelle qu'il évitera de la faire, c'est au contraire en la poussant jusqu'au bout : en décidant de pratiquer un respect que lui imposait jusque là sa faiblesse. Depuis Hiroshima en quelque sorte, le mal est fait, les moyens sont là, que nous le voulions ou non. Ce qui tenait à la nature tient à notre décision, en premier lieu celle de déposer nos armes. L'homme est acculé à la liberté. Il n'a plus le choix qu'entre celle de se détruire ou de sauver la terre par ce surplus de pensée qui, après l'univers, mène à se maîtriser soi-même ; c'est-à-dire après la nature cette seconde nature sociale qui lui a permis de dominer la planète. »[...] 

p162 « La lutte politique et sociale et celle de la pensée ne sont que deux faces d'une même bataille. »

 

p167 « La justification de l'univers »

« L'homme libre est celui qui cherche une raison de vivre...Et qui l'a trouvé ne l'est plus. »[...]

« L'homme est possédé par le démon de la justification, la nostalgie d'une pensée et d'une vie conformes à quelque Justice parfaite. Seules les bêtes ne se justifient pas, il leur suffit d'être. Étant sans conscience, elles sont sans hypocrisie. »[...]

p174 « Rien de plus courant dans les discours de nos Machiavel que la substitution aux hommes réels d'un citoyen idéal parfaitement lucide et altruiste. Si vous vous avisez à ce moment de mettre en doute son existence, ils se scandaliseront comme de petits enfants d'un tel pessimisme, et le public fera chorus. »[...]  « Le monde est ainsi mené par de soi-disant réalistes ou de soi-disant idéalistes toujours prêts à couvrir la viande avariée de la misère humaine du miel de leur discours. »[...]

 

p185 « La justification de l'individu »

« Nous ne nous contentons pas de vivre, nous prétendons penser et tenir des discours : cette vie a un sens, le moindre de nos gestes dessine la figure de la Vérité qui l'éclaire. Pas un de nos instants qui ne sous-entende cette prétention d'être le reflet d'un esprit universel, et surtout d'avoir choisi de l'être. Pas besoin de le dire, cela va de soi ; même s'il y est contraint le paysan le plus inculte fournira les raisons de son acte et ne supportera jamais d'entendre ces deux mots : « tu mens », même s'ils sont murmurés par sa conscience. Notre esprit ne tolère pas la contradiction surtout avec soi-même. » [...] « L'individu devant se justifier, les contradictions subsistent dans sa vie, qu'il doit s’efforcer de résoudre ; cet effort, il tend toujours à le réduire au minimum par des rites ou bien des œuvres, mais le plus commode est encore le discours. » [...] « Violents par nature, nous justifierons la violence comme étant la vrai douceur ; malades nous prêcherons la valeur de la souffrance, et menacés de mort le détachement à la vie. »[...] «A la différence des pierres l'homme parle, et quand il parle sérieusement c'est en général pour se justifier. » [...]

p188 «Même pris sur le fait le coupable se justifie. Il n'a pas cédé à sa pente, il a choisi d'agir selon la loi. Et tout homme est ce coupable, pris sur le fait de sa vie par le regard de sa conscience. En paix avec lui-même et avec autrui il ne se serait pas justifié.» [...]

p189 «Le discours est le négatif de l'être ; comme dans ces États qui parlent trop de paix, ...ce qui est pleinement vécu se passe du langage. Quand serons-nous vêtu de silence et de vérité comme la fleur sauvage ? La toute puissance de l'esprit pousse l'individu à se proclamer conforme au moment où il se contredit, et jamais il n'est aussi sincère, car la sincérité est indispensable à une bonne justification. Si vous l'incriminez de mensonge, il vous considérera avec l’œil bleu de la vertu outragée. »... « Quelle que soit sa subtilité, le propre de la justification est d'être purement intellectuelle : contre le vrai et le réel elle joue des mots. Son ennemi c'est l'expérience, le constat du fait, matériel ou spirituel. Elle refuse de remonter aux sources. Elle part de la vérité, et le langage est le chemin qui l'en éloigne. »[...] p190 « Elle n'est pas libre, elle sert. Talonnée par la nécessité, elle n'a pas le temps de la conscience : vous étonnerez toujours quelqu'un en lui montrant qu'il se justifie. »[...]

p197 « La justification naît de la liberté pour la détruire. »[...] « L'homme est libre en esprit parce que la nécessité ne peut le posséder qu'avec la complicité de sa liberté. Qui se voit acculé au meurtre de son prochain en dépit de la révolte de la conscience, n'a plus qu'à transformer le meurtre en devoir. « Je suis forcé de tuer » devient « je dois tuer ». C'est au niveau de l'esprit que se décide le meurtre, celui qui n'est pas instant de folie, mais tuerie préméditée. La justification est la faute décisive et irrémissible qui, d'exception , fait du mal la règle qui gouverne toute une vie d'homme ou une société. La conscience déchirée est encore libre dans son impuissance ; elle est lucidité, chance, qui peut toujours dévier le geste et provoquer la rédemption. Tandis que la justification ferme les portes de l'enfer. »[...]

 

p199 « Le mensonge de la liberté »

« ...qui donne son nom à la nécessité[...] le seul fait de penser pousse à imprimer la structure de l'esprit sur l'univers. Déjà les anciens païens exorcisaient ce qu'il y a de brutalement élémentaire dans le cosmos et de transcendant dans le divin en faisant des forces de la nature des personnes divines. Nous personnifions encore les puissances naturelles qui nous échappent en donnant des prénoms aux cyclones. [...] Nous baptisons nos machines. » [...]

p201 « La liberté dont On parle n'est qu'un libéralisme qui l'identifie aux mécanisme du langage ou des choses. L'idéaliste libéral dissimule un réaliste qui serait bien près d'en douter si elle n'était démontrée par les « faits ». Mais il y a cet autre fait, encore plus proche de nous ; l’exigence humaine. Aussi pour la satisfaire la détermination et la contrainte irréductibles doivent se camoufler en liberté. Un minimum d'ordre social en est la condition paradoxale : les sociétés les plus libres comme celles du Nord ne le sont que parce que les disciplines de la morale y dispensent de celles de la police. Mais la contrainte sociale ne peut s'imposer à l'individu que si elle lui laisse l'illusion de l'autonomie, au moins d'avoir choisi d'obéir. Alors, une fois de plus l'identification de la nécessité _ ici de la discipline sociale_ à la liberté permet de résoudre la contradiction. Le libéralisme confond la liberté avec la loi : l'obligation et la sanction. Et toutes les sociétés participent du mensonge libéral, d'autant plus qu'elles sont tyranniques. Elles fondent le pouvoir de l’État sur quelque contrat social plus ou moins mythique, seule en varie la forme_ et encore ! _ puisque de nos jours tous les régimes ont recours au vote pour se fonder. L'abdication de la liberté se fait toujours en son nom. »[...] « Le régime qui nie la liberté doit s'en réclamer plus qu'un autre. » [...] p202 « Le mensonge de la liberté est le ciment des sociétés. Comme il en faut toujours, il faudra toujours le dénoncer. » [...]

 

p204 « Le choix de la liberté »

« Choisir la liberté, c'est accepter la contradiction avec l'univers et soi-même, c'est refuser la justification, surtout celle qui s'opère au nom de la liberté. Au lieu de se fabriquer un univers anthropocentrique dans un système philosophique ou religieux, c'est seulement chercher la vérité. Mais alors la vérité _ absolue et transcendante_ et non quelque idole ou idées valorisant le monde et mon individu. La vérité non ce fantasme de nos médiocres désirs : le Rationnel, ou l'Utile. » [...]

« L'esprit humain se meut vers l'absolu, mais c'est à travers le relatif. Penser signifie vivre, et la conformité de la vie à la pensée comme celle de la pensée à la vérité n'est pas l'état mais le but d'un homme. » [...]

 

p215 « L'erreur centrale du libéralisme, la cause de tous ses échecs, c'est la confusion verbale de la liberté et de ses contraires : la logique, la nature et l'État.

 

Bernard Charbonneau (Je fus - Essai sur la liberté)

 

 

 

 

« Nous sommes les autres, c'est-à-dire que nous sommes devenus avec le temps ce que les autres - nos parents, les membres de notre famille, nos éducateurs - ont fait de nous, consciemment ou non. Nous sommes donc toujours influencés, le plus souvent à notre insu, par les divers systèmes dont nous faisons partie. »

[...]

« Quand l'action [Ndlr :pour résoudre un conflit] est impossible, l'inhibition de l'action permet encore la survie puisqu'elle évite parfois la destruction, le nivellement entropique avec l'environnement. C'est en ce sens que la "maladie" sous toutes ses formes peut être considérée comme un moindre mal, comme un sursis donné à l'organisme avant de disparaître. »

[...]

« Aussi paradoxal que cela puisse paraître, je ne suis pas opposé à ce que l'on considère cette réaction d' inhibition comportementale comme une réaction "adaptative" elle-même, bien qu'elle me parasse être la source de la pathologie réactionnelle. En effet, elle constitue un moindre mal puisqu'elle évite la destruction pure et simple de l'agressé par l'agresseur. Elle permet à l'agressé de se faire oublier, elle évite la confrontation. Ce qui fait son danger, c'est qu'elle est capable de durer si les conditions environnementales se prolongent sans changement. Capable d'assurer immédiatement la survie, elle sera capable aussi de mettre celle-ci en danger, si la solution qu'elle fournit, l'inaction, n'apporte pas une solution rapide au problème posé par l'environnement. »

(Henri Laborit)

 

[...] d'après les Grecs: «  Le héros que dévoile l'histoire n'a pas besoin de qualités héroïques; le mot héros à l'origine c'est à dire dans Homère n'était qu'un nom donné à chacun des hommes libres qui avaient pris part à l'épopée troyenne et de qui l'on pouvait conter une histoire. L'idée de courage etc, se trouve déjà en fait dans le consentement à agir et à parler, à s'insérer dans le monde et commencer une histoire à soi. »[...] page217:« en d'autre terme cette société n'est plus « humaine » qu'en apparence ».

(Hannah Arendt « Condition de l'homme moderne ») 

 

[...] « Un philosophe disait : « Je suis un humain. Par conséquent, je me sens concerné par tout ce qui touche à l'humain. »

[...]

« Mais pourquoi toujours demander aux autres de "faire" ? Pourquoi ne la ferions-nous pas cette Ecole de "Sagesse" sans nous sentir supérieur ? Tu veux un monde meilleur, plus fraternel, plus juste ? Et bien, commence à le faire ! Qui t'en empêche ? Fais-le en petit et il grandira !

Fais-le en toi et autour de toi ! Fais-le avec ceux qui le veulent. »

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